Bouché ( Riri Bouché )
Rondelette actrice, chanteuse, et petite femme de revues, la « pittoresque » Riri Bouché aurait pût être – de façon symbolique bien sûr – la fille de Jeanne Bloch, mais malgré une jolie carrière au Music-Hall et au cinéma, Riri n’atteindra jamais le haut de l’affiche.
1915 Des février, on remarque le nom de Riri Bouché dans les nouvelles pensionnaires du Concert Mayol.
En avril, Riri participe à son nouveau spectacle, « Des Bluets, du Muguet, des Coquelicots », les vedettes en sont Delmarès, Parysis, Nibor, Baldy, et une trentaine d’autres.
Avec la même équipe, et toujours au Concert Mayol, elle enchaine avec « La Merveilleuse Revue ».
1916 Toujour au Concert Mayol Riri Bouché sera de la distribution de l’opérette « Bou
Dou-Ba–Da-Bouh! » auprés de Mansuelle, Moraize et Madeleine Guitty.
1917 Elle vas jouer pour l’Eldorado à Bobino le plus grands succés de l’année : « Le poilu en permission ».
1918 Riri est aux Folies-Bergères, au coté de Mlles Lina Tyber et Constantin le rieur. Elle joue dans « Le Béguin du Roi » un sketch désopilant, avec Carjol, Germaine Mitty et Darys.
1919. Riri devient l’une des cinquante pensionnaire des « Bouffe du Nord ».
En été elle joue au coté d’Alice Tissot dans « La Reine de Lemnos ou le Triomphe des Femmes » une opérette en deux actes d’Alexandre Meunier et Léon Guillot de Saix.
Roland Dorgelès en fait la critique dans « la Lanterne » :
Cette comédie gaillarde, dont le sujet fournit jadis à Corneille une mauvaise tragédie, porte comme sous-titre « Le Triomphe des Femmes ».
Elles ont triomphé, en effet, les lemniennes ambitieuses, elles ont… diminué leurs époux et c’est elles qui gouvernent l’îles. Mais, bientôt, l’…insuffisance de leurs maris les torture et elles accueillent à bras ouvert les beaux argonautes de Jason.
Alors, inspirés par Thoas, le roi détrôné, les lemniens coupent l’eau du palais, comme Holopherne fit à Béthulic, mais moins pour assoiffer leurs femmes que pour les mettre dans l’impossibilité de faire une toilette soignée.
Les impudiques lemniennes porteront donc les fruits de leurs amours et, les Argonautes repartis, elles reprendront leur rôle qui est de soigner les enfants, laissant aux hommes, le soin de gouverner.
Cette fantaisie, dont le fin libertinage n’exclut pas le lyrisme ( certain vers sont excellents), a été très bien jouée par Mlle Alice Tissot ( la reine ), M. Chabert ( le roi ), M. Charles Béal ( jason ), Mlles Riri Bouché et Mariaux ( Glycière savoureuse ) et M. Maupi qui est très drôle.
Riri sera aussi de la création du « Droit de couchage », toujours aux Bouffes et en 1919, une opérette vécue à grand spectacle d’Henri Varna et Foucher. Le hasard fait bien les choses, dans la distribution se trouve Stiw-Hall, le frère de Jeanne Bloch.
1920 Toujours aux « Bouffes du Nord », elle joue dans « Le petit duc en ménage » une opérette en deux actes de Guillot de Saix et Léon Devy.
1921 Elle est de la reprise du « Viol » aux « Bouffes du Nord » une pièce en deux actes,de M. Jean d’Astorq, et qui avait triomphé au « Grand Guignol ».
Elle y joue aussi dans « Un Poilu chez les Cocottes » une opérette vaudeville de M. E. Herbel.
1922 Riri joue Ermance dans l’opérette « Véronique » aux Bouffes-Concerts, direction Dufrenne et Varna.
1924 Elle est de la création de « yo t’Aime » une revue d’Henry Varna aux Palace de Paris. La vedette en est Raquel Meyer, et la distribution comprend aussi Rollin, Géo Bury et Servatius.
Gustave Fréjaville en parle un minimum dans « Comoedia » du 5 juillet :
Mlle Riri Bouché, servie par son heureux embonpoint, joue avec la plus franche bonhomie le rôle à peu près classique de Pompéia.
René Nazelles est plus lapidaire dans « Le Journal Amusant » :
Mlle Riri Bouché tire son comique d’une obésité qu’elle porte allègrement.
1926 Grande année pour Riri Bouché que l’edition européennne de « The New-York Herald » du 3 mai présente comme *The biggest woman in the whole world » !
La voilà de retour au Concert Mayol, pour la nouvelle revue : « Des Femmes Nouvelles » avec Lydia Johnson, Miss Harryett, Germaine Lix et Yvonne Guillet du coté des femmes, et chez les hommes, le Marseillais Doumel, Maupi et le jeune Henri Garat.
« Le Journal » nous apprend que le 24 décembre en soirée, « plus de 500 personnes ont été refusées faute de place »
Elle continue de se produire au Concert Mayol, par exemple dans « Gigolette-Revue » au coté de Damia et de Gaston Ouvrard.
1929 Riri Bouché est cette fois au Moulin Rouge, le 18 janvier pour la première de gala célébrant les début d’Elsie Janis dans « Allo… ici Paris ». La distribution de ce somptueux spectacle en 2 actes et 48 tableaux signé Jacques-Charles, comprend les nom d’Earl Leslie, Georgius, Dandy et Jean Gabin, la future vedette de l’écran.
1930 Josephine Baker est au faît de sa popularité, arrivée à Paris il y cinq ans, elle s’y est définitivement fixée, et fait de l’ombre à Mistinguett. Henry Varna écrit pour elle « Paris qui remue… ». une revue qui sera joué au Casino de Paris. Riri est l’une des nombreuse artistes qui participe au spectacle.
Le cinéma se met à parler vers 1930, et vas enfin pouvoir employer pleinement Riri, qui s’était essayé à l’art cinématographe dés 1916 avec Prince Rigadin.
Henry Wulschleger sera premier a faire appel à Riri lorsqu’il adapte «L’affaire Blaireau» d’Alphonse Allais en 1931, dans un film un peu désuet, qui sort en 1932. Bach joue le malicieux braconnier vingt-six ans avant Louis de Funès dans le fameux succés d’Yves Robert «Ni vu, Ni connu».
Le garde-champêtre qui fait face à Bach, n’est autre que l’inénarrable Montel, le célèbre chanteur comique du café-concert.
Alice Tissot en est la vedette féminine principale. Riri Bouché y campe une chanteuse de salon, qui y interprète une romance en mode diseuse.
René Chateau a édité un Dvd en 2022, ce n’est donc pas une restauration Pathé et la qualité s’en ressent nettement, mais c’est une occasion unique de voire Riri bouger et chanter.
1933 Pour Noèl, Riri Bouché joue dans « La fille de Madame Angot » au Théatre des Celestins.
1935 Retour au Music-Hall, toujours pour Henri Varna, elle participe à « Parade du Monde » une Revue à grand spectacle avec Maurice Chevalier, du Casino de Paris.
Après cela, j’ai perdu sa trace…
Fernand Rivers nous raconte une sympathique anecdote dans « Au milieu des étoiles » en 1957 :
On crée au Palais-Royal « Embrassez-moi ». Cette amusante pièce de Tristan Bernard, Yves Mirande et Quinson, n’avait pas la notoriété des célèbres opérettes, et les directeurs de la périphérie se faisaient tirer l’oreille, pour que je la leur monte.
Darset, qui dirigeait Moncey me dit :
– Je veux bien prendre « Embrassez-moi », mais je la monte avec ma troupe.
J’acceptai, et ce fut Riri Bouché, petite, et d’une corpulence extrême, qui joua le rôle qu’avait créé Thérèse Dorny, qui est, comme chacun le sait, grande, élégante, et d’une extrême distinction.
Un matin, Quinson me téléphone :
– Dites-moi, Tristan n’est pas content après vous.
– Pourquoi ?
– Il est allé à Moncey, a vu « Embrassez-moi » et m’a dit : Rivers est fou d’avoir distribué la duchesse à une actrice qui représente une table de 6 couverts, etc.
J’expliquais pourquoi à Quinson qui n’était content que d’une chose, c’est que sa pièce fût placée.
Mais le lendemain, je rencontrais Tristan Bernard.
– Cher Maître, je suis de votre avis pour « Embrassez-moi » et je partage votre opinion sur l’interprétation de la duchesse, etc.
Tristan m’interrompit :
– Mais non, mais non, croyez-moi, cette Riri Bouché n’est pas si mal que ça, et en quelques mots, il me fit croire qu’il la trouvait presque bien.
Alors le lendemain au téléphone :
– Mon cher Quinson, qui croire ? J’ai rencontré hier Tristan, j’ai voulu m’excuser au sujet de la « table de six couverts » et Tristan m’a affirmé que l’actrice n’était pas si mal que ça…!
– Ah, parce que je ne vous ai pas tout dit,… me répondit Quinson, quand Tristan me fit de sévères reproches au sujet de Riri Bouché, je lui ai dit que c’était votre mère, et que vous la placiez comme vous le pouviez !…
Et tout cela était ponctué par un gros rire que j’entendais dans l’appareil de Saint-Cloud.
FILMOGRAPHIE ( partiel )
1916 « La Mariée Récalcitrante » de et avec Prince Rigadin.
1919 « Papoul Pimprenelle » de M. Cheyral, avec Simone Judic et Théo Bosman.
1922 « Mimi Trottin » de Henri Andréani, avec Henri Rollan, Maxime Desjardins et Louise Lagrange
1922 « Ziska la danseuse espionne » de Henri Andréani, avec Gaston Jacquet, Etchepare, Lucien Dalsace et Blanche Derval.
1930 « Monsieur Gazon » ( C.M.) d’Henri Diamant-Berger, avec Marcel Vallée et Alice Tissot.
1931 « Papa sans le savoir » de Robert Wyler, avec Françoise Rosay, Pierre Brasseur, Noêl-Noềl, Yvonne Yma…
1932 «L’affaire Blaireau» d’Henry Wulschleger, avec Bach, Montel et Alice Tissot.
1933 « Pas besoin d’argent » de Jean-Paul Paulin, avec Gabaroche, Claude Dauphin et Lisette Lanvin.