Max Dearly

MAX DEARLY ( 1874-1943 )

Max Dearly 1874-1943
Max Dearly 1874-1943 Comédien du Théâtre des Variétés « Paris 1900 »

Max Dearly fut incontestablement l’un des plus célèbre et talentueux acteur comique de la belle époque, et des années folles. Il créa un style très personnel de Dandy pince sans rire étourdissant. Sa carrière débutée dans de modeste établissement l’amènera sur les plus grande scène Parisienne et Européenne, pour se terminer brillamment avec une vingtaine de vrais films de cinéma parlant.

Encensé par la critique, il aura pour partenaires toutes les plus importante diva du spectacle : Eve Lavallière, Réjane, Yvette Gilbert, Cléo de Mérode, Gaby Deslys, Mistinguett, Damia…

Ce perfectionniste, amateur de hippisme, s’imposera avec le «Style Anglais» au café concert, et avec la Valse Chaloupée au Music-Hall. Applaudit, admiré et imité. Il sera aussi souvent dessiné et caricaturé par les artistes de son temps.

Son influence sera considérable, ne serais-ce qu’en servant d’exemple au célébrissime Prince Rigadin et au non moins fameux Max Linder, qui auront la chance d’ apprendre leurs métier dans son ombre, au Théâtre des Variétés.

Il reste connu pour avoir initié le gala de l’union des artistes en 1923.

ENFANCE

Max naît à Paris le 22 novembre 1874, sous le nom de Lucien Paul Marie Joseph Rolland. Il a la chance d’arriver dans un milieu aisé. Il a un frère, une mère aimante et un père fou de théâtre, qui sera d’ailleurs par la suite, critique théâtrale dans un journal à Lyon, et même directeur du Théâtre d’Alger. Pour le moment ils habitent encore à Paris.

Max en 1878

Max Dearly, dans la revue «J’ai Vu» du 15 janvier 1920, à raconté lui même cette période, il avait alors six ans :

Mon père possédait en pleine forêt de Saint-Germain une propriété dans laquelle nous habitions.

Et pour les gosses que nous étions, le grand événement de l’année, c’était la fête des Loges qui se tient au mois d’août.

Dés que les premiers banquettes s’amenaient avec les roulottes, nous nous transportions sur les lieux de la fête, et le jour de l’inauguration arrivé, nous nous précipitions dehors au premier roulement de la grosse caisse.

Mais ce jour-là, je m’arrêtai, moi, dès l’entrée, sidéré par une apparition aussi prodigieuse qu’imprévue : L’homme orchestre était devant moi.

Il avais un chapeau chinois sur la tête, une flûte de pan était fixé à la hauteur de sa bouche, et son coup s’ornait d’un collier de grelots, sur son dos s’arrondissait une grosse caisse surmontée de cymbales ébréchées et d’un triangle, ses mains tenaient un accordéon, à son coude était retenue par une courroie la paume de la grosse caisse, enfin, une longe de cuir reliait son talon droit aux cymbales et au triangle.

Je vous assure que cette homme avait quelque chose d’imposant. En me voyant il compta :

– Un… deux… pour se donner du coeur…

Et alors, ce fut magnifique, dodelinant de la tête, il fit chanter toutes les clochettes de son chapeau chinois et tous les grelots de son collier de chien, son coude éveilla d’un seul mouvement le rugissement de la grosse caisse, et au seul va-et-vient de son pied droit, les cymbales et le triangle commentèrent leur duo métallique, sa bouche, en passant, ravissait des sons à la flûte de pan, cependant que actionné par ses deux mains, l’accordéon commençait à ronfler «La valse des roses.»

Ce déluge d’ harmonie provoqué par un seul homme me laissa béant d’ admiration… Et le désir me vint de l’ imiter, à cet âge on ne doute de rien.

Donc rentré chez mon père, je me mis en devoir de coordonner les gestes de l’homme orchestre, le rôle des pieds surtout retint toute mon attention. Mais je ne pus étudier longtemps dans le secret, à voir ma tête qui s’agitait, cependant que mon pied droit se levait à un petit mouvement de va-et-vient au risque de compromettre l’équilibre de ma courte personne, mon père, intrigué, s’avança :

– Voilà que tu as la danse de Saint-Gui à présent.

Je protestai.

– Non, papa… Je suis l’homme-orchestre.

Mon père éclata de rire, ce fut mon premier effet et mon premier encouragement.

Après quelques jours d’étude j’arrivai à ordonner avec ensemble le hochement rythmique de la tête, l’ouverture et la fermeture du coude, et le va-et-vient de la jambe, cette coordination des mouvements constitue la grande difficulté du métier, c’est pour l’homme orchestre une sorte de pont au âmes…

Mon père avait assisté à mes progrès, il semblais même tirer quelque fierté de leur rapidité.

Le jour de gloire arriva… Des amis étaient venu nous voir, nombreux, mon père avait le geste large, et une table aux multiples rallonges qu’on sortait le dimanche…    Fallait voir ça… Ah ! ce n’était pas la vie parcimonieuse de notre époque de progrès…

Donc toute l’assemblée avait copieusement déjeuné tout en faisant honneur aux vins dont la cave était abondamment garnie… au café on me fit appeler…

J’entrai avec les liqueurs.

Du haut bout de la table où il se tenait, mon père me dit :

– Fais l’homme-orchestre.

Je regardai autour de moi, dans la salle à manger dont la table occupait la plus grande place, les invités étais serrés, et moi, tout petit, je ressemblais à une pomme dans une botte de foin, et j’étais invisible de la plupart d’entre eux.

– Allons… Fais l’homme orchestre, réitéra mon père…

– Non, fis-je de la tête…

Mon père n’était guère patient.

– Veux-tu bien faire l’homme-orchestre ?

– Non…

Mon père n’en revenait pas, il cria :

– Alors tu vas nous dire pourquoi !

Je le regardais très crâne, je répondis :

– Parce qu’on ne me voit pas les pieds…

Ce fut mon premier mot de théâtre. Mais je n’eus guère le temps d’en mesurer les conséquences, elles était d’ailleurs au-dessus de ma compréhension, qui ne dépassait guère ma taille – 98 centimètres – mais mon père avait compris, lui, le brave homme : tout en riant, il m’avait pris par les épaules et m’avait déposé sur la table.

Ce fut ma première scène.

– Ma nappe damassée, protesta ma mère.

– Laisse donc, avec six sous de blanchissage tu en verra la farce.

Heureux temps… J’étais debout, dominant tout le monde, si j’avais eu l’instinct malicieux j’aurais déjà pu compter les crânes sans cheveux, mais l’art me tenait tout entier, d’un regard circulaire, je m’assurai que tout le monde avait les yeux sur moi, et que mes pieds ne perdaient pas un seul de leurs regards…

– Va, commanda mon père.

Pendant un quart d’heure le plus fol enthousiasme accompagna mes gestes, ma tête agitait un chapeau chinois imaginaire, mes deux mains tanguaient en ouvrant un accordéon de rêve, et pour ma jambe droite elle allait et venait comme pour mettre en branle toutes les cymbales et tous les triangles de la terre.

Je vous jure qu’on m’acclama… Je fus bissé, hissé, ovationné, porté en triomphe, c’est-à-dire enlevé de la table…

Ce fut mon premier succès.**

JEUNESSE

La famille Rolland part vivre à Lyon ou Max fera ses études. puis il vas à Marseille faire son service militaire. ( C’est ce que raconte l’excellent Jacques-Charles, journaliste, auteur et directeur de Revue. – C’est lui qui fait débuter Joséphine Baker – Il est aussi un grand ami du comédien, et c’est ensemble qu’ils rédigeront les «Mémoires de Max Dearly» en 1945. Jacques-Charles écrit et Max parle.)

( Mais l’article fleuve de «J’ai Lu» raconte ce qui suit )

Max ne brille guère à l’école, si ce n’est en gymnastique et au spectacle de fin d’année.

Arrive le moment, où il doit rentrer dans la vie active. Max aimerais faire du théâtre, et plus sérieusement que les rares fois, où il a pu jouer, notamment à Levallois, avec la société artistique d’ amateur, qu’il a fondé avec quelques amis.

La famille habitent Neuilly, son père, qui aimerais en faire un notable, lui trouve une place dans une banque :

« – Nous étions dans une salle, vingt à vingt-cinq loustics, aux appointements d’un louis par mois, mon arrivée bouleversa leurs habitudes, dès le premier jour, on avait expédié le déjeuner, et, les tables desservies rapprochées les unes des autres, j’avais, d’un bond, escaladé cette scène improvisée et commencé la chanson du jour :

Sur la place de la Bastille,

Je m’promenais l’autre soir.

C’était alors la grande vogue de Paulus. Ce chanteur, qui avais créé un genre de comique, exerçait une influence incontestable sur les jeunes gens atteints de folie des planches.

Ses succès étourdissants, ses amitiés illustres, les légendes qui se créaient autour de lui donnais à son nom un prestige certain.

Pour moi, j’avais sans me flatter, assez bien saisi ses clin d’oeil canailles, cette aisance avec laquelle il se mouvait, le chapeau-claque au bout de sa canne, et aussi les ailes de pigeon par lesquelles il faisait valoir le texte de certaines de ses chansons.

Mon succès fut triomphal, et nous eûmes juste le temps de remettre le mobilier en ordre, avant l’arrivée du chef de bureau qui, lui, prenait ses repas dans son ménage.

Ce haut fonctionnaire, d’ailleurs, m’impressionnait profondément, il jouissait dans notre milieu d’un prestige extraordinaire.

– C’est que, me dit un jour un copain, il a une belle situation.

– Combien gagne-t-il ? demandai-je avec avidité.

– Deux mille trois cents francs par an…

Ma curiosité s’éveilla.

– Et il y a combien d’année qu’il est ici ?

– Quinze ans, mon vieux.

je tombais de haut, je criai :

– Quinze ans !… Et deux mille trois cents francs d’appointements !!!

Et je fis connaître mon suprême avis, je dis :

– Ce n’est pas un métier pour moi…**»

1889 Max a quinze ans, il quitte la banque pour ne plus y revenir, Son père le place comme vendeur dans un grand magasin, du Boulevard Poissonnière. Mais Max veux jouer la comédie, et n’a pas la bosse du commerce, il perd son emploi après quatre jours.

Son père lui trouve alors un poste de secrétaire au Jardin d’ Acclimatation. Max s’y rend, mais se retrouve irrésistiblement attirer par le manège de chevaux voisin, il s’y fait engager et y joue au cowboys tandis que son paternel le croit secrétaire ! La supercherie ne tarde pas à être connue et Max refait du soucis à ses parents. Que vont t’il donc en faire ? Il l’inscrivent à des court de dessin au Lycée Condorcet. Là encore, il en fait à sa tête, et vas traîner vers l’ Eden Théâtre ( futur Athénée, ) où il se fait engagé comme figurant, il n’a rien a dire, mais se retrouve sur la scène avec Jeanne Garnier pour «Orphée aux Enfers»

Si la vocation n’avait été ancré au plus profond de mon être, je crois bien qu’à cette instant le théâtre m’aurais conquis définitivement.**

Évidement, la situation ne vas pas durer et Max vas se faire surprendre par son père.

– Mais d’où lui sont donc venue ces idées ? dit-il seulement le lendemain à ma mère.

Personne n’aurais pu répondre à sa question. Pourtant à distance, je crois que ces idées avaient grandi en moi tout naturellement. il m’avais suffi d’observer à la table même de ma famille autour de laquelle mon père aimait réunir ses amis. Or ces amis, quels étaient-ils ? Des artistes, et surtout des artistes de cette génération théâtrale qui fut la première à connaître et à partager les triomphes de tous les plus grands musiciens d’opérette à la fin du second Empire.

Je n’avais eu enfin qu’à regarder et à écouter. Mon père lui-même me prêchait d’exemple, il était dans les affaires, mais le théâtre l’avait de tout temps passionné. Il avait une des plus jolie voix de baryton-martin que j’aie jamais entendue. Ma jeunesse fut ainsi bercée avec tout les refrain d’Offenbach, et entre autres ces délicieux couplets du «Mont Ida» qui chaque soir, sur le plateau de la Gaîté, me font penser à la façon dont les chantait mon père qui lui, voyait l’opérette à travers tous les grands interprètes de la création.

Alors il avait dû, à son insu, me transmettre quelques-uns de ses dons, mais là où il ne voyait qu’un délassement intelligent, j’entrevoyais, moi, tout mon avenir.

Le sort en étant jeté, je n’avais plus qu’à m’abandonner à mon destin…**

De guère lasse, ses parents le laisseront désormais vivre sa vie à sa guise. Dans un premier temps, Max vas aller se présenter comme chanteur comique aux auditions libre, généralement instauré pour les levé de rideau, dans les café-concerts du quartier.

Il vas accumuler les expériences, passant même à l’Européen, il a la volonté, mais le succès peine a venir…

Max écrit à Guy, alors célèbre comique des Nouveauté, et ami de son père, qui lui répond par ce judicieux conseil :

Mon chère enfant. Tu veux faire du théâtre et devenir un comédien. Je n’ai qu’un conseil à te donner.

Joue n’importe où…    n’importe quoi… et n’importe quand… C’est la seule façon d’apprendre ton métier ( * et ** )

Après une audition étonnamment réussie, Max entre comme élève au Théâtre du Vaudeville à Paris. ( le temple de la comédie)

Tout en suivant les cours de l’illustre monologuiste Félix Galipaux et ceux du jeune premier, Henry Mayer, Max foule enfin une vrais scène de théâtre, et se frotte pour la première fois au distingué public parisien.

Ses rôles sont pourtant inexistant, il traverse la scène, grossit la foule, multiplie les silhouettes, se fait admirer, mais n’a rien à dire… Sa jeunesse impatiente, mêlée à sa fougue lui feront franchir le fil rouge un soir ou voulant s’approprier la réplique de sa partenaire il ne parvient qu’a ânonner de caverneux borborygmes…

Son esclandre sera exceptionnellement pardonnée par la direction du Vaudeville, mais Max comprend que s’il veux jouer les premiers rôles, il devra patienter vingt ans à Paris, ou aller se faire un nom ailleurs. Il décide de partir, et quitte le Vaudeville.

Le métier de comédien est alors terriblement inconsidéré, difficile et mal payé. Max à seize ans et peu d’expérience.

Il se fait néanmoins engager sous le nom de Rolland Villary par Roberval, qui tient une agence à la rue de Cléry. Il l’envoie en province jouer les jeune premier comique Trial.

Max, qui veux absolument être engagé, a assurer être Trial, mais n’en connaît pas la signification. ( Un ténor qui a perdu sa voix en vieillissant et est devenu baryton…*)

Notre apprentis comique se retrouve membre d’une classique troupe de théâtre, composée d’une vingtaine de comédien hétéroclite. Denizot, – il avait tout d’un Daumier** – Soums qui fera carrière à l’Opéra, Moncharmont, le future imprésario de Sarah Bernhardt, et le doyen, Frumence, qui dans sa jeunesse avait joué avec le grand Frederick Lemaître.

A leur contacte, notre héros saura tiré de bienheureux enseignement. Son sens de l’observation est particulièrement aiguisé, et Max apprendra beaucoup de sa premières vrais expérience dans le monde du travail :

Je vous assure qu’on ne connaissait pas la journée de huit heures en ces temps héroïques ou plutôt héroï-comiques… Voilà : la répétition commençait à dix heures du matin, dans le décor figuré spécial à ce genre de cérémonie, on répétait chaque matin une pièce nouvelle, le renouvellement de l’affiche étant fréquent, en effet, chaque pièce ne faisait jamais plus de quatre ou cinq représentations réparties sur toute la saison théâtrale. «Le Régiment» seul fit exception à la règle, il tint alors trente jours l’affiche, ce fut un succès triomphal.**

Max jouera aussi dans : «La Plantation Thomassin», «Les Danicheff», «L’Assommoir», «La Mascotte», «Les Mousquetaires aux Couvent», «La Grande Marnière», «Les Cloches de Corneville», «IX Thermidor» ,«La Closerie des Genêts» et «La Fille de Fanchon la Veilleuse».

Il passe au Théâtre du Havre, puis à Vals-les-Bains et enfin à Nancy, au Grand Théâtre, ou un beau soir, grisé par les applaudissement du public, il improvise une danse serpentine. Le public rigole, mais ça ne plaît pas au directeur. Il se retrouve sans travail dans les rue de Nancy. Son ami Morton qui chante dans un café concert avoisinant le recommande à Armand Ben, qui, après sa carrière Parisienne de chanteur Gommeux, dirige aujourd’hui l’établissement. Celui-ci engage Max, qui ne sera pas payé, mais nourrit d’un plat chaud, et en échange fera le levé de rideau avec deux monologues.

APPRENTISSAGE

Roberval trouve enfin pour Max, un vrais engagement à Rouen, il y part jouer un jeune troupier dans «Au Dahomey» avec Dailly, un comédien à la réputation solide.

Suite à cela il vas à Lyon, chanter dans un café-concert. Le hasard fait bien les choses, Morton est aussi à l’affiche dans un numéro de prestidigitation-disparition.

Quelques mois après, il chante dans un café-concert de Saint-Étienne, et y retrouve encore son copain Morton, qui joue cette fois les «Duettistes» avec sa femme.

Le soir Max et Morton, alors en pleine jeunesse, font les 400 coups, accumulant les histoire drôles et blagues pendables.

De retour à Paris il signe un engagement au concert du Ternes ou il se produit dans un numéro de son cru : Villardy, L’homme à la pioche. Il s’explique dans ses mémoires : J’avais imaginé de paraître sur scène en ouvrier, une pioche sur l’épaule, et de chanter un répertoire vengeur ou j’invectivais les patrons et les bourgeois en clamant la misère du pauvre ouvrier.*

La sauce ne prend pas, et il se retrouve une fois encore à la rue. C’est alors que la chance fait enfin son entrée. Une troupe d’acrobates Anglais, les Willi Willi de passage à Paris, perdent un membre lors d’un malheureux accident mortel. Le défunt s’appelait Max Deely… Villardy se fait engager pour le remplacer, Les affiches et les programmes du spectacle avec le nom de Deely son déjà imprimée de longue date. On s’arrange donc, dorénavant Villardy s’appellera Max Dearly.

Avec la troupe des Willi Willi, Max part en tournée: La France, l’Allemagne, l’Angleterre et l’Italie. Les Anglais travail à la dure. Voyagent la nuit, ils montent eux-même dans la journée, le chapiteau dans lequel ils jouent le soir. A leurs cotés durant sept mois, Max apprend beaucoup, en particulier l’anglais et l’acrobatie.

De retour en France, Max se fait engager pour chanter le répertoire Paulus, devant le difficile public du Palais de Cristal, à Marseille. Il passe ensuite au Gymnase, en tant que jeune premier comique dans des opérettes. Puis à l’Alcazar pour cette fois jouer des pantomimes.

Pour couronner le tout, il sera durant l’ été, l’une des vedettes de la foire des comiques à Avignon.

Quand il revient à Paris pour voir ses parents, il rencontre Reschal, le chanteur comique, qui était alors, avec Yvette Guilbert, vedette aux Concert de l’Horloge. Celui-ci se montre particulièrement sympathique envers le pauvre Max qui vient de perdre l’intégralité de son pécule au courses hippique de Saint-Ouen. Reschal paie le train de Max qui peu rejoindre l’ Alcazar de Marseille où on l’attend impatiemment.

Pour le remercier, Dearly recommande chaudement Reschal, et organise l’ engagement de la vedette Parisienne à Marseille. Les choses se passe admirablement bien, à la suite de quoi, c’est Reschal qui fait cette fois engager Max à Paris, au Concert parisien.

PARIS

Le 4 septembre 1897 La carrière Parisienne de Max Dearly commence enfin. Il est sous contrat avec le père Dorfeuil, le sympathique directeur de trois des plus gros établissement de la capitale. Le Concert parisien, La Gaitée Montparnasse et – un peu plus tard – du Ba-ta-clan. Max se retrouve avec deux autres artistes du même âge, qui doivent aussi chanter leurs succès en première partie et ensuite jouer un vaudeville, (généralement un Labiche). Ces deux autres comique qui sont en train de gravir les marches du succès, ne sont autres que Dranem et Mayol !

L’alchimique mélange de ses trois caractères fort différent, se révèle éblouissant. Ils sont vite rejoint par Pierre Bressol, ( le futur Nick Carter du cinéma en 1908 ). On les surnomment les quatre mousquetaires, Ils sont jeunes, fougueux et brillant, Ils vont séduirent Paris.

L’Art lyrique et le music-hall, journal indépendant des cafés-concerts, concerts et théâtres du 30 octobre 1898 :

M. » Max-Dearly s.’est révélé excellent mime dans Chimères, un mélodrame quelque peu enfantin de MM. Xavier Privas et Ch. Àubert. Ça ressemble à Pauvre Pierrot, au deuxième acte de L’Enfant prodigue et a une quantité de pantomimes du Cercle funambulesque. La musique est très jolie.

Dorfeuil augmente le salaire de Max qui passe à 360 francs par mois.

– Mais surtout ne le dite pas à Mayol ni à Dranem…*

Max est en vogue, tout comme P-L de Flers, un auteur de revue, qui après avoir vu Max le présente à Marchand, le directeur de la Scala, qui l’engage pour 1100 francs par mois.

C’est en novembre 1899 que débute Max Dearly à la Scala. C’est l’un des meilleurs café concert de Paris.

Sa troupe est composée des plus grande vedette de l’époque : Polin, Fragson, Lejal, Baldy et Polaire.

Max vas y chanter les chansons de Vaunel, d’abord : «Chacun son service» mais c’est avec «L’anglais entêté» parfois aussi appelée «L’anglais obstiné» qu’il vas durablement marquer ses contemporains, Il n’invente pourtant pas le genre avec cette chanson de Vaunel, un spécialiste des monologues, qui a aussi «l’anglais triste», «l’anglais épate», et « l’anglais formaliste» à son répertoire.

Dix ans plus tôt, le grand Paulus chantais lui-même «L’anglais embarrassé».

Et je ne cite même pas Coquelin cadet avec «la cigale et la fourmi raconté par un anglais».

Tous prennent l’accent, mais Max le fait mieux que les autres. Le style anglais lui convient particulièrement bien. Lui qui ne ris jamais sur scène est impeccable de flegmatisme. Il fait un triomphe, il est définitivement lancé.

Il joue encore dans quelques revues – souvent avec Moricey – et crée une nouvelle chanson : «Dougle – Digle – Dum !»    les paroles et la musique sont de Montreuil et Christiné.   

Le petit format précise: une chanson Anglo-Africaine. Un cri anglophobe poussé par Max Dearly à la Scala.

Qu’est-c’ qu’est fait prisonnier d’ guerre

Qui s’ en moqu’ pas mal

Et joue au Foot-ball ?

C’ est le soldat d’ Angleterre

Dougle – Digle – Dum,

Et ling à ling, dum – dum !

La chanson devient ce que l’on appellera un tube, elle est d’ailleurs reprise par une flopée d’artistes.

Fin 1900, Max Dearly, vingt-six ans, quitte la Scala, on lui a proposé mieux.

LES VARIETES

C’est, cette fois, Paul Gavault, l’ auteur et libériste Parisien, qui ayant vu jouer Max, et l’ayant rencontré, en parle à l’une de ses relations, un célèbre homme de théâtre: Samuel, le cocasse directeur des Variétés. Celui-ci engage Max pour 1500 francs de fixe et 50 francs de feux.*

Né Adolphe Amédée Louveau, ce catholique convaincu, a adopté le nom à consonance juive de Fernand Samuel, pensant que cela l’aiderais dans ses affaires théâtrale. Très impliqué dans ses spectacles, les mettant lui-même en scène, il est très proche de ses pensionnaires, allant jusqu’à faire un enfant à Eve Lavallière.

Le théâtre des Variété est à la comédie, ce que la Comédie Française est à la tragédie. Un centre, une vitrine, une institution. Max Dearly ne peut pas rêver mieux, il vas se frotter au gratin des meilleurs artistes comique francophone de l’époque.

Autant le café concert était bon enfant, autant les Variétés sont guindée, des domestiques ouvrent les portes, ça respire le luxe, L’établissement, disposant d’une troupe conséquente: Baron, Albert Brasseur et Guy en sont les illustres aînés. Dailly et Lassouche, jouant depuis longtemps les Père noble, il y a aussi : Numés, Claudius, le gros Simon, Prince, – le futur Rigadin du cinéma – et quelques autres.

Du coté des femmes, il y a tout d’abord la célébrissime Eve Lavallière, qui est alors, et depuis peu, l’ex de Samuel et la mère de leurs fille de cinq ans. (Jeanne Louveau 1895-1980). Face à elle se dresse la nouvelle petite amie du patron : Jeanne Saulier.

Mais il y a aussi l’immense Jeanne Garnier, la non moins grande Marie Magnier, la jolie Germaine Gallois, – la femme de Guy -. il y aussi la très branchée Emilienne d’Alençon, la sublime Arlette Dorgère et toute une ribambelle de comédienne anglaise, Miss Campton en tête.

Au Variétés, la bienséance et les privilèges fonctionne à l’ancienneté, les comédiens – qui se vouvoient, – sont sensés tout faire, Aussi bien chanter l’opérette que jouer la comédie, Samuel peut d’après les contrats leur faire chanter ou jouer n’importe quoi, et dans n’importe quel costume.

Dans ce contexte pas vraiment favorable aux jeunes comédiens, Max vas néanmoins se faire une place de choix. Dés le début, il vas bouleverser les règles établie, à commencer par la clause d’exclusivité, qui interdisait alors aux artistes sous contrat d’aller se produire ailleurs.

Samuel qui dirige sa maison à la baguette, aura pour Max des faiblesses de père, lui accordant ce qu’il refuse aux autres

Engagé et payé, Max Dearly est pourtant cantonné aux coulisses, car la scène est monopolisée par la prolongation de «La Veine.» une pièce d’ Alfred Capus, qui fait un malheur avec Lucien Guitry.

Max est impatient de jouer. Samuel le Magnifique le comprend, et le laisse exceptionnellement libre d’aller ailleurs exercer ses talents, Max ne se le fait pas dire deux fois, et s’organise alors des petites tournée en province.

Le Courrier Français du 24 janvier 1901 lui consacre un long article élogieux, signé Hugues Delorme :

Il est bien certainement, à l’heure actuelle, l’un des plus parfait comédiens que nous ayons. Tous ceux qui l’ont applaudi savent avec quelle admirable souplesse son art, fait de dons heureux et d’observation perspicace, sait se plier aux situations les plus diverses, aux rôles les plus différents….

Parlerai-je des chansons qu’il a lancées, et parmi lesquelles «Napoléon Incognito» et «La Pièce de Dix Sous» firent la fortune ?… Je préfère me résumer : Ainsi donc Max Dearly est à la fois comédien, mime, chanteur, danseur, imitateur, diseur de vers ! Et, ce n’est pas fini, car il dresse aussi des chiens, fait le saut périlleux, jongle, marche sur les mains, s’adonne avec passion au douceur de l’équitation et de l’automobile. D’un homme à ce point actif et protéiforme on est en droit d’attendre beaucoup, et comme eût dit l’immortel Joseph Prudhomme, «son passé répond de son avenir.»

CARRIÈRE

Dans le livre de Jacques-Charles de 1945, on trouve ses lignes semblant sortir de la bouche même de Max :

C’est au cours d’une de ses tournées que j’essayais à Bordeaux pour la première fois, la fameuse chanson du Jockey américain qui devait être le triomphe de mes débuts dans la revue des Variétés. Car si la musique est signée Brunel et les paroles de Gavault, elle est cependant de moi, à l’origine. Voici l’histoire :  Venant de terminer quelques représentations à Monte-Carlo, et devant rentrer à Paris pour jouer le lendemain même à la Scala. Il me fut impossible de trouver aucune place dans le train, tout était bondé, même les couloirs, il ne restait que les W-C. Je m’en emparai et m’y enfermai, sourd à tous les appels, et Dieu sait s’il y en eut, au cour de cette nuit que je passai, cahoté sur mon siège de bois. C’est pourtant au cours de cette mauvaise nuit que naquit cette bonne chanson.

Dans les wagons, les W-C. sont situés juste sous les roues, le rythme de ses roues berçais mon insomnie à tel point que ce rythme devint peu à peu une mélodie. Dés ce moment ce fut la peur de perdre cette mélodie qui me tient éveillé. Je la ressassai jusqu’à Paris, où je me précipitai chez le père Brunel, accompagnateur du «Globe» au sous-sol, boulevard de Strasbourg. Je le réveillai, le traînai tout somnolent encore à son piano et lui chantai «ma Chanson» qu’il nota au fur et à mesure.

A 4 heures, elle était harmonisée. L’idée des paroles ne me vint que quelques jours après, à la suite d’un scandale qui eut lieu aux courses, où un jockey américain avait tiré sur son cheval. Mon amour des courses et ma connaissance du turf firent le reste, car plus que tout, c’est la vérité de la pantomime dont j’accompagnais ma chanson qui en fit le succès.

«La Veine» se joue toujours, alors que les répétitions du spectacle suivant commence.

le 2 novembre 1901, l’atmosphère est électrique pendant les répétitions de la revue de fin d’année, Samuel le tyrannique dirige l’ensemble de la troupe qui se tient stressée et serrée sur énorme parapet au centre de la scène. Tout a coup, un craquement se fait entendre et patatra ! Tout s’écroule dans un souffle ! Les artistes se tombent parmi, dans le décor !

C’est l’affolement dans les décombres, on fait venir des médecins, les ambulances, les pompiers et surtout les journalistes ! Ils ont tous frôlé une mort horrible, mais finalement hormis quelques bosses et autres ongles ébréché, il n’y a que Lassouche qui se soit cassé une jambes. Le brave homme de septante-trois ans, à juste le temps de s’inquiéter de la santé des autres, avant de se faire évacuer en civière et costume Louis XVI.

Cet événement, relayé par la presse, que Samuel saura habilement intéressé, fera une publicité énorme au théâtre.

Le Monde artistique du 26 Janvier 1902 :

L’accident des Variétés. M. Lassouche est toujours au lit et semble ne devoir pas être guéri avant longtemps, car les docteurs lui font prévoir que ses chevilles brisées ne retrouveront jamais leur élasticité. Assiégé de nombreuses visites au lendemain de l’accident, il s’attriste maintenant d’être délaissé. Il y aurais quelque chose de plus humain, ce serait de venir en aide au vieillard qui, pendant tant d’années, s’est dépensé pour la plus grande joie de ses contemporains.

La troupe de fer de Samuel a depuis longtemps reprit le travail. Max débute enfin sur la scène des Variétés le 11 novembre 1901 dans la Revue de Paul Gavault et Adrien Vély : «Paris au Variétés»

Il y joue deux saynètes, plus sa fameuse chanson . «Le jockey américain.» Qu’il a spontanément proposée, et qui à été acceptée par Samuel et les auteurs.

( Gavault d’ailleurs, doit s’en inspirer, quand il écrit l’année suivante : «Le Jockey malgré lui.» en collaboration avec Maurice Ordonneau, Un opéra-bouffe qui sera crée au théâtre des Bouffes-Parisien. )

Le «Jockey américain» est un tel triomphe que le lendemain de la première, Samuel double les appointements de Max, et le fait passer de la 11 ème places de l’affiche, à la 4 ème, juste après Baron, Brasseur et Guy ! Les nouvelles disposition vont évidement provoquer moult remous chez les autres pensionnaires, mais tous, finiront par s’incliner devant le formidable succès du jeune comique.

Une série de statuette en bronze, signée par P. E. Goureaud vont achevé de faire entrer dans la légende sa création du «Jockey américain.»

Une voie royal s’ouvre pour Max Dearly, qui entouré des meilleurs auteurs de l’époque pourra lui même donner son maximum. Samuel a su redonner sa vogue à l’opérette. Avec des oeuvre de Francis de Croisset, Feydeau, Sardou , et surtout du duo de Flers & Caillavet, les parisiens vont s’enticher du Théâtre des Variétés, qui vas devenir la plus courue des salles de Spectacle de la capitale. Une suite impressionnante de création remarquable – aujourd’hui historique – vont y remporter des triomphes, jusque alors encore inconnu.

Les records vont se succéder.

LE SECRET DE SON SUCCÈS

Maurice Chevalier lors de son premier séjour à Londres, en couple avec Mistinguett, découvre le Théâtre anglais :

Je me rendis compte aussi, en ayant eu la révélation des trois ou quatre premier comique anglais, George Robey, George Grossmith, Wilkie Bard, ( John ) Humphries, que la grande trouvaille de Max Dearly avait été de s’inspirer infiniment des méthode de fantaisie anglaises pour habiller son extraordinaire esprit parisien d’une solide enveloppe d’humour anglo-saxon. Là était indéniablement, la clef de l’étonnement ravi, dans lequel, par une technique de l’effet, absolument nouvel pour le Paris de l’époque, il avait enthousiasmé la capitale. Max Dearly était une mixture de pantomime marseillaise, d’esprit brillant de chez nous et de fantaisie typiquement anglaise.

Le 20 avril 1902 dans «Le Monde Artiste», Edmond Stoullig écrit:

Avec la «Chonchette» du théâtre des Capucines, nous trouvons, de nouveau associés dans un joyeux succès, les spirituels librettistes des «Travaux d’Hercule», MM. Robert de Flers et G.-A. De Caillavet, et l’original compositeur Claude Terrasse, dont on a pu dire que la verve mélodique rappelait celle d’Offenbach… C’est un petit chef-d’oeuvre que cette «Choncette», où Mlle Alice Bonheur est tout à fait charmante, où Max Dearly a créé une inoubliable silhouette de «M’as-tu vu». Il faut aller voir «Chonchette»…

J.Valmy-Baysse écrira plus tard**:

Quand Max Dearly campa cette extraordinaire silhouette du cabot Saint-Guillaume, dans Chonchette, l’exquise opérette du regretté Armand de Caillavet et de M. Robert de Flers, et mise en musique par M. Claude Terrasse, il n’y eut vraiment qu’un cri sur le boulevard et dans tout Paris pour acclamer le talent multiple de cet acteur qui, à peine connu la veille, fut célèbre à partir de ce soir là.

«Costumes et mimes, écrivit le regretté Gustave Larroumet, dans «le Temps» du 10 novembre 1902, M. Max Dearly nous a présenté avec ce Saint-Guillaume une conception originale de l’immortel Delobelle.

Sur ce thème léger que lui fournissaient les auteurs, il a brodé une de ces fantaisies à fond de vérité qui résument les ridicules permanent d’une profession.

C’est exquis d’ironie, avec une touche discrète d’émotion, car cette épave de la scène est discrète et touchante.»

La grâce agissante du nouvel artiste, son jeu vivant et toujours renouvelé, son habileté qui allait jusqu’à la plus invraisemblable dextérité, son lyrisme inattendu, une sorte d’instinct qui lui fournissait au moment précis le mot à effet, nous donnèrent alors l’impression de «jamais vu» qui est parmi les joies très rares offertes à ceux dont le théâtre est la vie.

Juin 1902, Max est à Londres pour jouer avec Charlotte Wiehe dans «La Main.» C’est un numéro que l’on appelle en France : un mimodrame, en Angleterre on parle de pantomime.

En novembre il est de retour au Variétés de Paris pour une reprise d’ «Orphée aux enfer.»

Février 1903 c’est «Le Beau Jeune homme.» d’ Alfred Capus, qui lui permettra de mettre en avant, ses talents de comédien.

En avril : «Le Sir de Vergy,» de Robert de Flers et Gaston Arman de Caillavet, sera jouer au théâtre des Variétés plus de 110 fois. Max y joue un des deux captifs avec Prince. C’est un «petit» rôle, comparé à celui de Vergy, joué par Guy, mais quand celui-ci doit abandonner, c’est à Max qu’échoit son rôle.

C’est encore un triomphe, Marcel Proust lui même est emballé, il écrit à    Madame de Caillavet : «J’applaudissais si fort que j’ai failli trois fois donner, sans le vouloir, des claques à mon voisin.»

Février 1904, Max partage l’affiche avec Rejane, l’illustre créatrice de «Madame Sans Gêne.» c’est pour «Monsieur Betsy.» Une comédie en prose d’ Oscar Méténier.

Mars, C’est : «La Boule.» de Meilhac et Halévy, jouée au Théâtre des Variétés.

Emile Faguet, écrit le 14 mars 1904 dans un de ces nombreux livres, qu’il publie et intitule :«Propos de théâtre.» Il parle des interprètes masculin de la pièce :

M. Max Dearly est exécrable. il joue en clown un rôle de Dandin majestueux, formaliste, distrait, du reste, et préoccupé. Quelques singeries sont assez drôles en soi, si l’on veut; mais le contresens est continuel et il est criant et exaspérant.

Cette critique, étonnamment négative, n’entachera pas la bonne réputation de Max Dearly qui enchaîne sur un succès.

Celui-ci est de la création Française – tardive – de «La Chauve-souris» de Strauss au Théâtre des Variétés.

Jeanne Saulier, Albert Brasseur, Max Dearly en couverture du « Journal Amusant » du 21 mai 1904.
Max Dearly dans « La Chauve-souris » au Théâtre des Variétés.

Le lendemain de la première, Emmanuel Arène écrit dans «le Figaro» du 23 avril 1904 :

On applaudissait pour leur désopilante fantaisie MM. Brasseur, Max Dearly, Claudius et Prince, impayable quatuor qui a largement contribué au succès très brillant et certainement très durable de cette fort belle soirée.

Comme Max ne joue pas dans la dernière production de Samuel, un Opéra Bouffe de Claude Terrasse avec Lavallière et Brasseur, intitulé : «Monsieur de la Palisse» au Variétés. Il vas jouer une revue aux Capucines, et une autre aux Ambassadeurs : «Qui trop ambass» de de Gorsse et Nanteuil.

Mais surtout, il prépare : «Country girls» à l’Olympia, le premier (1893) et le plus grand Music Hall de Paris, l’un des trois établissements des formidable frères Isola.

J’ai trouvé sur Ebay une lettre, que Max Dearly leur a écrite, datée du 19 Août 1904 :

Chers Messieurs Isola.

Avant de signer mon contrat avec vous, je vous ai fournit une distribution remarquable. les nom de Mr. Fragson, Maurel, Regnard. Mlle. Sully, Bonheur, Dancrey, etc, que vous m’avez promit et affirmé.

Nous nous trouvons aujourd’hui en face du néant absolu. Je ne vous cacherai pas que je suis très découragé. Ces gens-là sont absolument nécessaires à la réussite de la pièce. Si c’est pour paraître dans une distribution qui n’est pas celle-ci, et monter une pièce comme on a toujours monté l’opérette anglaise à Paris. Je suis prêt à me retirer, ne voulant à aucun prix aller au devant d’un échec.

Si d’ici quelques jours il vous est matériellement impossible de réaliser ce que je vous demande, je vous le répète, il vaut mieux remettre cela à l’année prochaine, où nous pourrions avoir tout le monde.

Je suis en outre très ennuyé qu’après m’avoir dit que la pièce se jouerait aux Folies-Bergères, d’ apprendre qu’elle se joue à l’Olympia.

Je ne demande pas mieux que de quitter les Variétés et de me mettre un procès sur le dos, mais faut-il encore que j’en retire des satisfactions qui sont toute dans votre intérêt.

Enfin bref, rien de ce qui à été verbalement convenu entre nous n’est à l’heure actuelle réalisé.

Vous comprendrez donc que j’ai quelques raison d’être démoralisé.

Ne m’en voulez pas de vous écrire cela, mais j’aime les choses net et précises, et je me donne corps et âme à une idée artistique quand je suis persuadé de sa portée comme tel est le cas.

Croyez chers messieurs Isola à mes sentiment très distingués.

Max Dearly

COUNTRY GIRL sera créé le    à l’Olympia, en novembre 1904. ( Avec une distribution masculine complètement différente de celle citée dans la lettre, la distribution féminine sera elle respectée. )

Caricature de Max Dearly par De Losques pour « Le Rire » du 12 novembre 1904.

Fordyce, qui a signé cette histoire anglaise – en collaboration avec Victor de Cottens, – écrit aussi un article parodique et pas très neutre qu’il signe :«Fleur des Champs» dans le Paris qui chante no 96 : M. Max Dearly, digne émule de notre Huntley Wright, qui s’est montré tour à tour comédien subtil et fin, fantaisiste hilarant et spirituel danseur.

Si Fordyce compare Max à Huntley Wright, c’est que celui-ci à créer le rôle de Barry dans l’opérette original anglaise. Créée à Londres le 18 janvier 1902, ce «musical play» aura un succès considérable, Le rôle de Barry est de ses rôles à transformation que les comédien affectionnent, le personnage devant se déguiser en femme pour ne pas être reconnu, ce qui garanti un effet comique propre à enchaîner les quiproquos.

Max qui a le bon goût d’admirer les excellent acteurs anglais des «Edwardian musical comédies,» fait une composition à leurs hauteurs, en créant une étonnante silhouette de rombière affectée.

Dans l’adaptation de Fordyce, il chante :

Oh ! ma’m’Durand   

Chèr’madam’Durand !

L’air réjoui dans votre fauteuil

Vous faisiez un drôl’d’oeil

Grace à vot’discret maintien

Nul ne s’aperçut de rien

Elle a l’esprit to-lé-rant

Madame Du-rand !

En 1905, il crée «Tom Pitt, le roi des pickpockets.» de Victor de Cottens et Victor Darlay. C’est au théâtre du Châtelet, et c’est l’occasion pour Max de jouer avec Désiré Pougaud, Vilbert, le jeune Paul Ardot, et Nina Myral.

Une pièce touffe, débordante de mouvement, pleine de péripéties amusantes, les unes inattendues et extraordinaires, les autres follement cocasses, tel est le spectacle nouveau qui vient de nous être offert au Châtelet. … L’entrain de l’inimitable Max Dearly aurait suffi à assurer le succès. (P.Q.C. 113)

Tom Pitt 1905 Théâtre du Châtelet.

«Femina» est tout autant enthousiasmé :

La mode, c’est aujourd’hui le genre anglais : elle veux des clowneries anglaise, des danseuses anglaises, des trucs anglais, des farces anglaises, il lui faut Max Dearly, qui brûle les planches, et à qui les planches brûles les pieds, qui s’agite, se démène, se déhanche, se trémousse, se transforme, qui chante en dansant, danse en chantant, qui joue la comédie avec ses bras, ses jambes, sa tête, son nez, ses yeux, Max Dearly, qui est à la fois plusieurs acteurs, et plusieurs clowns, Max Dearly, homme protée et homme cake-walk, dont on dirait que l’éducation artistique s’est faite en quelque conservatoire des music-halls londoniens, sous la direction du célèbre comédien anglais Dan Leno, celui de qui les plus graves journaux d’outre-manche consacraient dernièrement de superbes articles nécrologiques sous ce titre sensationnel : L’homme le plus drôle du monde vient de mourir !

Mais il n’y a pas que du Dan Leno, dans ce Max Dearly. Il y a aussi pas mal de Little Tich, un peu de Fregoli et surtout de ce Saint-Guy, dont le nom est resté populaire à cause d’une danse qu’il créa.

Ce nouveau jeu amuse follement certaines gens. Il en est d’autres qu’il horripile. Quoi qu’il en soit, il est un fait : c’est que Max Dearly a révolutionné la physionomie de la Farce.

Max enregistre sur disque une de ses création, une chansonnette écrite par Cellarius, sur une musique de Gabriel Bunel ; «La pièce de dix sous.» elle est actuellement – et dans un enregistrement plus tardif, – en écoute libre sur Youtube.

Le 13 août 1905 dans le Monde Artistique :

Mers-sur-Mer. Immense succès, au Théâtre du Casino pour Max Dearly, le brillant artiste, qui a commencé par Mers une tournée dont on peu dire d’avance qu’elle affermira le renom de ce comédien au talent si personnel et à la verve intarissable.

C’est dans Chonchette que Max Dearly a obtenu le plus de succès, sous les traits du vieux cabot Saint Guillaume. Dans ce bijoux d’observation fine, et où abondent les situations d’un comique inépuisable, MM. de Flers et Caillavet ont contribué à lancer Max Dearly, qui a créé là un rôle où il reste inimitable.

Toujours à propos de «Chonchette,» Adrien Vely écrit : Il y a surtout un acteur qui sera demain, par sa fantaisie, sa verve, sa gaîté, son exactitude de composition, le meilleur comique de Paris, vous l’avez deviné : c’est Max Dearly ! Max Dearly, le triomphateur des Variétés. Il a dessiné une remarquable figure de vieux comédien emphatique qui restera légendaire.

Charles Gir, le fameux caricaturiste, devait être du même avis, il fit une statuette de l’acteur dans son rôle de Chonchette. Elle est dans la collection du Musée Carnavalet, Histoire de Paris depuis 1966.

«La Musique pour Tous.» Une luxueuse revue consacrée à la chanson, lui consacre l’intégralité de son numéro de décembre 1905. La magnifique couverture le représentant, est illustré par Adrien Barrère, elle contient les partitions de ses dix plus amusantes créations, et un texte d’un énigmatique Jean-Pascal : La presse a été unanime à louer chacune de ses créations, toute marquées au coin de la plus originale fantaisie… …Max Dearly rêve de couronner sa carrière en fondant à Paris un «Gaity theatre» français, temple de fantaisie et de bon ton où l’on jouerait des pièces musicales très gaies, point grossières, devant un public élégant assit dans des fauteuils confortables, Pour sa satisfaction et pour la nôtre, souhaitons-lui prompte réalisation de cet intéressant projet.

17 septembre 1905, «Paris qui Chante»:

L’an dernier, il a créé «Tom Pitt» au Châtelet, et cette année nous l’y retrouveront pendant cent représentations, dans une pièce-féerie nouvelle «Les 400 coups du Diable» dont on dit le plus grand bien et qui passera vers le 15 novembre. Après, il a signé pour trois mois également devinez où ? Au Vaudeville où Porel lui réserve une création d’autant plus sensationnelle que l’hilarant Max Dearly, digne émule du grand comique anglais Dan Leno, mort depuis peu, ne semble pas l’artiste indiqué pour le Vaudeville. Mais cette année le Vaudeville entend être très éclectique et l’on parle d’une pièce en vers avec une importante partie musicale. Nous y reviendrons.

Février 1906, il est toujours au Vaudeville pour jouer une pièce d’ Alexandre Bisson et Albert de Saint-Albin : «Le Péril Jaune.»

Louis Schneider dans «le Théâtre» de mi-février :

Pourquoi, demanderez-vous, la pièce s’appelle-t-elle «Le Péril Jaune» ? Parce que Jacques, pendant que Denise est allée retrouver Pivert, a peur d’être… ce que Molière disait tout crûment et que M. Bisson a dénommé le «péril jaune».

L’habile directeur du Vaudeville, M. Porel, a présenté ces trois actes, selon son habitude, du mieux qu’il a pu.

Max Dearly caricaturé par Charles Granval dans un livre de 1906.

Pivert c’est Max Dearly qui rapporte du music-hall et des théâtres de genre sa gaieté qu’il a su assagir au ton de la maison, sa fantaisie imperturbable, cette animation qu’il sait communiquer aux scènes capitales et qui est indispensable pour jouer des œuvres de ce genre, un peu oublié au Vaudeville depuis dix ans.

Max retourne ensuite aux Variétés, le 15 mai, c’est la première du «Paradis de Mahomet» une opérette en trois actes d’ Henri Blondeau sur une musique de Robert Planquette. Max y joue Radaboum avec pour partenaire Amélie Dieterle dans le rôle de Fathmé.

Max Dearly et Amélie Dieterle dans « Le Paradis de Mahomet »

la critique du «Journal» de mai 1906 est signée Catulle Mendès :

Max Dearly a une sorte de génie – oui de génie !    Grâce à lui, revit la race des extraordinaires bouffons qui, de tout mot, de tout geste, savent tirer l’extrême drôlerie, et avec l’humour des grand pince sans rire de la farce anglaise, triomphe en lui l’illustre tradition de nos Gauthier Garguille, de nos Bruscambille, de nos Tabarin et de nos Bobêche. Les poètes aiment ce grand bouffon lyrique qui aurais enchanté Danville et Glatigny.

H.-P. Decé, quand à lui, écrit dans «Le Théâtre» de juillet :

«…et pour finir, ou pour commencer, car Il traverse toute la pièce comme le génie indispensable de la fantaisie drolatique, c’est M. Max Dearly, pince-sans-rire désopilant, d’un comique caméléon et continuellement en effervescence, d’autant plus original qu’il change ses effets, qu’il en crée de spontanés et qu’on le retrouve autre qu’on ne l’a vu, chaque fois que l’on revoit la pièce.»

Max profite des vacance d’été pour jouer dans la nouvelle Revue des Ambassadeurs : «Et puis zut !» de Gorsse et Nanteuil.

Dans le Monde artistique du 24 juin, les critique sont sévère :

MM. Nanteuil et de Gorsse sont les auteurs de la revue des Ambassadeurs, Et puis…zut! comme ils étaient déjà ceux de la revue de l’Alcazar : faut-il donc s’étonner si leur verve, un peu épuisée, a paru cette fois moins brillante que d’habitude. Citons la mignonne Ellen Baxone, qui détaille joliment ses couplets des Petits bonnets, la bien disante Allems, qui remplit avec beaucoup de zèle le rôle de la télégraphiste, éprise du tourlourou-facteur, la rondeur de Girier dans le personnage du docteur et dans celui de Mlle Aurélia gantière. Mais avoir Max Dearly, si follement exubérant, et ne pas lui trouver mieux que les rôles du Recenseur, assez vilain, et de l’invité, plutôt banal, quelle faute, quelle double faute !

L’éminent Adolphe Brisson nous donne, lui aussi son opinion, dans sa «Chronique Théâtrale» du journal «Le Temps» le 2 juillet 1906:

Je ne manque jamais d’aller une fois l’an aux cafés-concerts…

La revue des Ambassadeurs, «Et puis zut!…» signé de MM. Georges Nanteuil et Henri de Grosse, n’est pas ennuyeuse; elle contient de tout, du chant, de la danse, des tableaux vivants, des pas de ballet, des scènes de vaudeville, des polissonneries, des refrains galamment troussés, elle nous montre Mlle Lucy Jousset, Mlle Ellen Baxone et – great attraction – M. Max Dearly.

………..

Le phénix, c’est M. Max Dearly. Quand il surgit, un petit frisson parcourt l’assemblée, ce mouvement que les sténographes de la chambre traduisent par les mots «sensation prolongée». Chacun se redresse sur sa chaise pour mieux écouter et mieux voir. Évidemment cet acteur éveille la sympathie. On se dispose à rire avant qu’il ait ouvert la bouche. C’est le «summum» de popularité où puisse atteindre un comique. Je ne vois guère, avec M. Max Dearly, que Coquelin cadet, Baron, Brasseur et Torin qui aient ce crédit.

Il plaît aux hommes par l’imprévu de sa fantaisie, aux femmes par sa preste agilité, par son sens aigu de l’ironie clownesque,il est à la fois prompt et flegmatique, il unit l’humour britannique à la pétulance gauloise, il a beaucoup d’esprit dans les jambes, mais il en a aussi dans l’oeil, dans ce petit œil goguenard qui a l’air de se moquer un peu du public. Celui-ci est enchanté. Il adore Max Dearly.

Que voulez-vous? Cela ne se raisonne pas. C’est l’engouement. Une grosse dame, à ma gauche, se pâmait, et une jeune dame, à ma droite, n’était pas moins excitée, et messieurs leurs époux semblaient partager cet enthousiasme. Des exclamations admiratives flottaient dans l’air:

Extraordinaire, ce Max Dearly!… Ce qu’il est drôle!… Quel pitre!…

Mais à ce mot «pitre» aucune signification désobligeante ne s’attachait, au contraire.

La vérité, c’est que M. Max Dearly déploie ses grâces habituelles, rien de plus, rien de moins. Le champ de ses moyens est assez limité. Je ne sais s’il est capable de composer un rôle, il ne l’a guère prouvé jusqu’ici, excepté dans «Chonchette», où il est charmant, son ingéniosité s’affirme surtout dans la recherche du petit détail pittoresque. Et c’est tout ce que lui demandent les auteurs de la revue.

Ils lui ont donné deux scènes, une franchement gaie, l’autre grossière. Max Dearly fait d’abord le monsieur qui se nourrit en s’introduisant dans les soirées il n’est pas convié et en bourrant ses poches des victuailles. Il en tire des ronds de saucisson et des choux à la crème, il prend successivement l’accent yankee, l’accent espagnol, l’accent belge, il narre le mariage de Mlle Alice Roosevelt et les noces d’Alphonse XIII, et il esquisse en même temps un pas de gigue: et c’est de toutes ces choses savamment malaxées qu’est constitué l’«art» de Max Dearly.

Dans la seconde scène, il opère en qualité d’agent du recensement. Il débarque chez Mme Aurélia, gantière, et y trouve une demi-douzaine de jolies filles qui se mettent aimablement à sa disposition, comme à celle des autres clients du logis. Ce qu’il a a dire et à chanter est pitoyable. Les seul effets comiques naissent de l’ordurière équivoque de la situation. Car vous pensez bien que la «gantière» n’est qu’un euphémisme et qu’il s’agit d’une maison d’un caractère plus nettement défini.

Je parlais des «jolies filles» de la revue. La plume m’a fourché. En réalité, elles sont presque toutes affreuses.

…………

Les petites femmes des ambassadeurs sont des monstres. Ce n’est pas possible: on les a collectionnées! Il a fallu qu’un choix paradoxal les réunit à la même heure, en en même lieu. Je vous signale les deux maritornes qui représente le «biniou breton» et le «galoubet pyrénéen». Figurez-vous des têtes en blocs de menhir, des jambes en fûts de colonnes tronquées. Les malheureuses! Ce n’est pas elles, c’est nous qu’il faut plaindre!

MIQUETTE ET SA MÈRE

Fin 1906 verra la création au Variétés, d’un classique du théâtre avec «Miquette et sa mère» encore une création de De Flers et Caillavet. Max incarnera Monchablon face à Brasseur dans le rôle du Marquis de la Tour Mirande. Prince sera Urbain, et Max Linder, ( qui à entamé l’année précédente, une carrière chez Pathé,) se contentera du petit rôle de Beurrier.

Adolphe Brisson écrit dans le Temps en novembre 1906 :

«Les chagrins, vois-tu, c’est toujours des reprises !*»

Vous n’imaginez pas l’impression de cette phrase dans la bouche de M. Max Dearly. L’accent de sa voix sans timbre, la lassitude de ses yeux, et, sur tout cela, une sorte d’amertume désabusée, où il entre néanmoins de la tendresse. Nous avons eu, en l’écoutant, une minute de beauté ! J’ai signalé le remarquable talent, d’une ampleur toute nouvelle, que Max Dearly a affirmé dans ce rôle de Montchablon. Il lui imprime un relief prodigieux ! Cette création restera liée à son nom, comme l’image de Robert Macaire au nom de Frédérick Lemaître.

* Il y a un fait curieux. Dans ses Mémoires de 1945, faite en collaboration avec Jaques-Charles, Max raconte qu’ il avait soudainement eu un trou de mémoire, et pour coupé court avait improvisé une phrase : Les chagrins, vois-tu, c’est toujours des reprises !

Le public, conquis, ne s’était aperçu de rien, et les deux auteurs, après l’avoir chaudement félicité, le prièrent de conserver cette improvisation qui ferais désormais partie du texte !

Henry Laverne note lui aussi, cette propension qu’avait Max à prendre des libertés avec le texte de De Flers et Caillavet :

Au milieu des répliques étincelantes de leurs pièces, il proférait gravement les plaisanteries les plus extravagante et bordait sur le texte déjà magnifiquement irrésistible par lui-même, les factice les plus folles, improvisant avec une précision d’équilibriste allègre.

Novembre 1906    Le jeune Max Linder a rejoint la troupe des variétés. Dearly aura des propos assez dur sur celui-ci dans ses mémoires : «Autant il était remarquable à l’écran, autant il était insignifiant sur une scène.*»

Une partie de l’explication de cette dureté serai t’elle due au récent accident de Max ?

Il lui est arrivée une histoire fort fâcheuse. Lors de la dernière d’une revue, alors qu’il finissait de chanter l’ultime chanson, sa version du «père la victoire» l’un des plus grand succès du grand Paulus.

Max força la note qui se brisa. il se retrouva soudainement aphone alors que le public – qui n’avais rien remarquer – l’applaudissaient à tout rompre.

Le coup fut douloureux : deux mois de traitement et convalescence pour ne retrouver qu’une voix éraillée…

Max aura beau se faire soupeser la glotte pendant des années et par les meilleurs spécialistes, il ne retrouvera jamais sa voix de chanteur.

Cette épreuve, aurais t’elle amené quelques légitime amertume chez Max Dearly, face à l’arrivée de ces jeunes acteur qui symbolisent – déjà – la relève. Max Linder a tourné l’année précédente chez Pathé, quelques films, les premier d’une longue série qui feront de lui le premier auteur de spectacle cinématographique, et lui amènera une reconnaissance internationale. Charles Prince Petit Demange, – l’autre jeune des Variétés – commencera lui en 1907, la série des «Rigadin» chez Pathé, ce qui lui apportera, lui aussi une énorme célébrité.

Le cinéma muet n’était t’il donc pas tout indiqué pour un Max aphone ?

Il semblerais qu’il ai tout simplement préféré le contacte direct avec le public, comme au théâtre ou au music hall, Il fera somme toute, assez peu de cinéma muet.

Sa nouvelle voix éraillée aura cependant un petit avantage, elle deviendra sa nouvelle marque de fabrique, et tout une série d’imitateur, comme Jean Signoret, Laverne ou Balder verront alors le jours, ils donneront tous leur interprétation du seul et unique : Max Dearly !

La revue du centenaire, le 3 Mars 1907 au théâtre des Variétés à une énorme distribution, Max y interprète pourtant plusieurs sketchs, dont la fameuse imitation de Paulus…

En juin 1907, Max profite des vacance d’été pour danser avec la belle Gaby Deslys, à l’aube de sa carrière internationale, dans la nouvelle Revue des Ambassadeurs : «Tu veux rire!» C’est un succès qui se prolonges jusqu’en septembre. En octobre il retourne au Variétés pour jouer dans : «L’amour en banque.» Une comédie de Louis Artus avec Yvette Guilbert et Albert Brasseur.

Yvette Guilbert et Max Dearly dans « L’ Amour en Banque »

Adolphe Aderer écrit dans «Le Théâtre» de début novembre :

Le rôle de William Graveson est tenu par M. Max Dearly… Pour cette création, M. Max Dearly a droit à tous les éloges. Il est le grand vainqueur de la journée. Il montre un flegme et un sang-froid imperturbables, c’est le yankee, le yankee idéal. Tout autre, dans le moment de l’ivresse, se serait peut-être abandonné à des gestes excessifs, à des manifestations exagérées : ivre, le yankee reste debout, et c’est à la fixité du regard, à la lourdeur de la parole, à la raideur du geste que l’ivresse se dénote. M. Dearly a composé cette scène avec un art incomparable.

Pour passer l’année, il est au Moulin Rouge, qui après de luxueuse rénovation, ré-ouvre sous l’appellation «Moulin Rouge Palace»

Max a cette fois pour partenaire : «N’as pas d’oreille» la très photographiée Cléo de Mérode.

En février Max est toujours au Moulin Rouge, et toujours avec Cléo pour une revue en neuf tableaux : «L’as-tu revue ?» Il retourne ensuite aux Variétés.

Femina du 1 avril 1908. Critique de la reprise de «Geneviève de Brabant» d’ Offenbach au Théâtre des Variétés par un certain N.O. :

M. Samuel a remonté cet opéra-féerie d’une éblouissante façon : Les décors sont somptueux. Les costumes brillants, l’interprétation est unique ……. Ils sont interprétés par les premier fantaisistes de cette époque. Albert Brasseur y est d’une cocasserie incroyable, Guy d’une finesse charmante, Max Dearly d’une étourdissante fantaisie.

LA CHALOUPÉE

La carrière d’un comédien est souvent une succession de «coup» de succès et de réussites, qui, avec un peu de chance, marqueront durablement la mémoire du public.

La Chaloupée est assurément le plus beau coup de Max Dearly.

Les Apaches ne l’avaient pas attendu pour terroriser les bourgeois. Maurel avait déjà perdu sa gigolette et Aristide Bruant, chantait depuis longtemps le charmes de casque d’or, et la beauté sauvage des bas-fond de Paris.

Mistinguett elle-même, en 1903 présentera, avec un certain Paulo, dans le numéro 42 de « Paris qui Chante » un Cake-walk Parisien. Sous-titré « le Cake-walk des barrières » cette nouvelle danse parais extrêmement similaire à la chaloupée.

Mais Max vas une fois encore sentir l’air du temps, et à travers son numéro, cristallisé comme cela n’avais été jamais fait, le romantisme désespéré d’une relation amoureuse entre une prostituée et son souteneur.

Avec un costume de mauvais garçon, à la mode Apaches, casquette et foulard rouge. Max danse avec sa partenaire, une sorte de Tango, langoureux et violent. «La danse du pavé,» empreinte de pantomime, joue sur les regards et les attitudes des deux personnages, Constamment à la frontière de l’amour et de la haine. Du numéro, vas notamment se détacher une image forte : celle de Max qui dansant au corps à corps avec sa gigolette, vas soudainement, tirer violemment par les cheveux sa partenaire vers le bas, la plaçant en position de faible victime, sous la force du mâle aux regard ténébreux.

Mistinguett et Max Dearly

La Chaloupée, crée le 15 juin 1908, dans la «Revue du Moulin» au Moulin Rouge, par Max Dearly et Mistinguett, vas avoir un succès étincelant au retentissement international.

Les danseurs seront la cible des dessinateurs de presse et des artistes. Le peintre Van Dongen vas les représenter dans une huile demeurée célèbre. Alphonse Rucho en fera des statuettes en régule.

Dans tout les coins, des improbables couples d’Apaches vont se produire en essayant d’imité les deux vedettes avec plus ou plutôt moins de succès.

Max et la Miss après l’avoir crée au Moulin Rouge de Joseph Oller, se ferrons aussi applaudir au Casino de Paris. Mistinguett qui végétait gentillement entre les gommeuses et les excentrique, accédera enfin aux rôle qu’elle espérait, et atteindra par la suite la plus haute place des podiums, celle de reine du Music Hall.

Mistinguett nous donne sa version, dans «Toute ma vie» son autobiographie de 1954 :

L’histoire du music hall …… Pour moi en fait, elle est née dans le bistrot où j’ai connu Max Dearly.

C’était un grand artiste et je n’était rien du tout. Quand il me disait bonjours c’était quelques chose d’épatant.

Je l’avais rencontré dans un bistrot à coté du Moulin Rouge, le dernier soir du Syphon d’Asnières. Je venais de me faire mettre à la porte de la Gaité-Rochechouart. J’avais fait cuire des harengs sur les becs de gaz qui éclairaient ma loge, une loge où nous étions six.

Ça fumait jusqu’au contrôle.

……

Et se tournant vers moi :

– Montre voir si tu es souple. Essaye un peu de faire ce que je fais.

Il dansait une espèce de gigue langoureuse que je n’eus aucune peine à imiter. On ne me trouvais pas assez belle pour être dans le «final des pierres» : le rubis, l’émeraude. la perle. Il paraît que je ne pouvais pas. Content de ce premier essai, Max Dearly me dit :

– Console toi, j’ai trouvé ta pierre, la pierre du trottoir, la pierreuse «lys du macadam».

Il prit une musique du ballet des Papillons, d’Offenbach. Et ensemble nous avons répété la Chaloupée. C’était une question de physionomie. Il ne fallait pas jouer avec ses pieds mais avec la figure, les attitudes…

Nous eûmes beaucoup de succès. Van Dongen a fait un tableau de notre valse. Il m’a mis les seins à l’air pour les besoin de sa peinture. Dearly est en casquette.

Deux rangs de fauteuils était pleins de femmes qui venaient pour voir Max Dearly. Il était terrible, méchant avec elles. Très aimé, il s’en foutait. Pour un peu, il aurais préféré Pierrot, la putain à la jambe en bois. Ils étaient amis.

En débarquant de Marseille, Dearly avait débuté au Concert-Parisien, une petite boite de quartier. Il avait le genre anglais, l’accent, il avait voyagé dans sa jeunesse avec la troupe Willi Willi. Il y avais appris l’acrobatie, la pantomime, les pirouettes, les chutes spectaculaires, lorsqu’il apparut sur la scène du music-hall, la figure barbouillé comme un clown, d’une élégance britannique alors peu courante, ce fut une révélation. Il fut le premier comique bien habillé.

Le Figaro du 28 juillet 1908 : Un habitué du Moulin-Rouge nous faisait observer hier, que jamais on ne vit public plus chaleureux, plus «emballé» que celui qui applaudit chaque soir la spirituelle Revue du Moulin Rouge, et ses interprètes MM: Max Dearly et Mlle Mistinguett en tête.

1908 fut aussi l’année de ses début au cinéma. Il joue dans deux mimodrames : «La main», puis «L’empreinte» aussi appelé «La main rouge» réalisé par Henri Burget, avec Mistinguett comme partenaire.

Mais quand Max veux aller danser la chaloupée en Angleterre, on lui refuse Mistinguett!    En effet, lors de sa période gommeuse épileptique, la Miss avait bien évidement déjà tenté sa chance à Londres, et avais provoquer malgré elle un scandale. Elle avait prit l’habitude à Paris, lorsqu’elle chantais son numéro, de créer un effet, en s’asseyant à califourchon sur le «trou du souffleur.» Une fois à Londres, quand sur scène, elle s’aperçut qu’il n’y avait pas de «trou du souffleur» elle décida de garder son effet et se résolu à faire semblant. Quand soudain elle s’accroupit tout en chantant, elle provoqua effectivement un si formidable effet qu’elle se trouva désormais interdite d’exercer sur le territoire de la prude Albion.

Max fit alors appel à une jeune inconnue pour la remplacer, elle était si belle qu’il l’habilla d’une simple robe noir. La future «tragédienne de la chanson» était lancée, elle allait elle aussi avoir une très belle carrière, sous le nom de Damia.

LE ROI

Le 24 avril 1908 c’est la première d’une nouvelle comédie : «Le Roi» au Variétés, de De Flers, Caillavet et Emmanuel Arène.

Max y joue Blond, c’est un rôle important face à Brasseur, et il y remporte un succès personnel très important, c’est une sorte de consécration. Jean Richepin écrit dans «Comédia» :

Max Dearly, qui décidément est un grand artiste, un très grand fantaisiste, donne à Blond, le policier intime et gaffeur du «Roi» une ineffable drôlerie. Il est prestigieux dans les diverses transformations de son rôle, mais c’est surtout en garçon coiffeur, que dis-je ? en artiste capillaire, en virtuose du petit-fer et de l’épingle-neige que Max Dearly dépasse les limites du burlesque. Il a une façon de lever les yeux au ciel après chaque phase de l’ondulation, il a une façon de demander son inspiration au plafond, il a des soubresauts de coiffeur qui veut être homme du monde, il a un physique si invraisemblable en sa simplicité, qu’il déchaîne le rire fou inextinguible du spectateur le plus hypocondriaque. Il est remarquable en garçon tapissier, en valet de chambre, en conseiller d’ambassade. Il trouve le geste, le tic ou la démarche de chaque personnage. il sait être cocasse avec grâce, avec légèreté. Pour caricaturales qu’elles soient, ses silhouettes sont toujours vécues. Elles surprennent, elles ahurissent, et pourtant chacun croit les avoir rencontrées.

Max Dearly caricaturé par De Losques

1909, le 24 avril le Figaro nous apprend que «Le Roi» sera joué ce soir, à 9 heures précises, pour la 296 ème fois. Edouard VII, le roi d’Angleterre lui même viendra voir la pièce. C’est à nouveau une éclatante réussite.

Max ne perd pas de temps, et tout en étant au Variétés, il écrit pour l’Olympia des frères Isola, une grande revue qu’il met en scène avec Maurice Millot. Ce sera les début sur scène de «Monsieur et Madame X» un couple de chimpanzé qui fera courir tout Paris.

PARIS SINGERIE

Le «Paris qui Chante» du 15 avril 1909 est consacré à la nouvelle revue de l’Olympia :

Elégante, spirituelle, amusante, infiniment distinguée, infiniment chatoyante, tel est la revue «Paris Singerie» qui triomphe à l’Olympia et que les avertis directeurs, MM. Victor de Cottens et M. B. Martinelli ont monté avec un éclat extraordinaire, un luxe éblouissant, un goût merveilleux.

La voulant très parisienne et très originale, MM de Cottens et Martinelli ont eu l’idée de commander la revue de l’Olympia à MM, Max Dearly et Maurice Millot.

Il n’est pas nécessaire de présenter Max Dearly aux lecteur de Paris qui Chante. Tous les Parisiens connaissent Max Dearly ! Tout le monde a suivi cet artiste original qui, en si peu de temps, s’est élevé au premier rang par ses créations dont chacune marque une étape glorieuse vers les sommets de l’art dramatique. Sports-man émérite, gentleman accompli, Max Dearly est l’artiste le plus répandu dans la société mondaine. Mais on ne s’attendait guère à voir Max Dearly auteur.. Ce fut une jolie surprise !… Son originalité en réserve bien d’autres !… Et, pour ses débuts, c’est l’incontestable triomphe. Ce qui prouve bien qu’il est de race et que :

Ses parents, à deux fois ne se font point connaître

Et pour leurs coups d’essai veulent des coups de maître !

Le spectacle est un énorme succès. On peu lire dans le Figaro du 3 mai 1909 :

Ce soir, à l’Olympia, soirée de gala en l’honneur des 150 nains de royaume de Lilliput, invités par «M. et Mme X.» Les triomphateurs de la triomphante revue Paris-Singeries. Le cortège des nains en habits et toilettes de cour, ayant à sa tête l’amiral Smann en grand costume d’amiral anglais et Tom Thumb, en grand vizir, accompagnés de leur maison militaire, les deux Schenep, gardes du corps de l’Impératrice, le capitaine Heyer, le lieutenant Hinzel, etc..,etc.., sera reçu par la direction dans le grand hall d’entrée de l’Olympia et conduit aux loges qui lui sont réservées.

Edouard VII, viendra voir le spectacle dans une loge d’avant scène, Monsieur X, pas impressionné par le souverain, ira lui piqué son cigare !

La même année, Max crée, en Octobre, toujours aux Variétés, «Le Circuit» de Georges Feydeau et Francis de Croisset. il partage l’affiche avec Brasseur et l’exquise Lanthelme.

Mars 1910 c’est «Le Bois sacré» de De Flers et Caillevet, encore au Variétés.

«Les danses russes d’Eve Lavallière et Max Dearly ont été fantastiquement applaudies» (Emery)

Après six mois de représentation triomphale, Eve Lavallière tombe malade et rentre en clinique se faire opérer. Lors de sa convalescence, soignée par des soeurs, Eve renoue avec Dieu et la prière. Elle retourne pourtant quelques temps au théâtre, mais fini par l’abandonner, pour vivre désormais recluse, en communication directe avec Dieu…

Toujours en 1910, Max tourne dans «Carmen» un film d’ André Calmettes, avec la torride Régina Badet.

En février 1911 il retrouve Mistinguett pour jouer «Midinette» au Théâtre des Variétés. Dans cette comédie de Louis Artus, Max y joue audacieusement, et brillamment un coiffeur homosexuel.

Toujours au Variétés, il crée ensuite : «Les Favorites» d’Alfred Capus.

80, 000 francs de recettes dans la première semaine, voilà le merveilleux résultat des Favorites. De toutes les pièces d’Alfred Capus, c’est peut-être celle qui porte la marque la plus vigoureuse des sa personnalité et de son talent, Jamais son dialogue ne fut plus incisif, jamais ses personnages n’eurent plus de réalité dans une atmosphère de fantaisie. ( le Figaro.)

En mai, il est de la reprise de «La Vie Parisienne» au Variétés.

Nozière écrit dans «Le Théâtre» :

M. Max Dearly donne à Bobinet une merveilleuse ampleur et il conduit avec une grande autorité l’ensemble bien connu :

Son habit a craqué dans le dos.

Il a des inventions bouffonnes qui ne sont jamais sans grâce. Ce qui est admirable, c’est qu’il peut avoir les audaces les plus folles sans cesser d’être agréable et léger.

Et voilà qu’au début de l’été, il se marie avec Isabelle-Eugénie Fusier, la petite soeur de la fameuse comédienne rigolote. La cérémonie civile à lieu le 22 mai 1911 à l’église du Vésinet.

Isabelle Fusier 1893-1978.

La mariée à 17 ans, lui 37.

La semaine suivante, il sont à l’église, le lendemain, le «Comoédia» du 27 mai nous raconte :

Le mariage religieux de M. Max Dearly avec Mlle Fusier, que le maire avait unis légalement lundi dernier, eut lieu, hier matin, en l’église du Vésinet. A neuf heures et demie du matin, la petite église du Vésinet était envahie par un public élégant, où le Tout-Paris voisinait avec le Tout-Vésinet. Les mariés arrivèrent à onze heures et demie par la porte de la sacristie. M. Max Dearly portait une jaquette noire bordée, chapeau haut de forme, gants à baguettes noires, cravate blanche, un modèle d’élégance. Quand à Mlle Isabelle Fusier, elle avait une exquise robe blanche de liberty, recouverte d’une superbe dentelle que Davin de Champclos, connaisseur, eût sans doute baptisée point d’Angleterre. Une sorte de chapeau cabriolet, dont la dentelle était piquée de fleurs d’oranger et bouquet de fleurs d’oranger à la ceinture.

les deux époux, agenouillés sur le prie-Dieu de velours rouge, écoutèrent la grand-messe chantée, qui se prolongea jusqu’à midi et demi. M. Max Dearly eut un «oui» volontaire, Mlle Fusier un «oui» ravi, on échangea des anneaux. Dans le public, on reconnaissait MM. Alfred Edwards, Fernand Samuel, Brasseur, Prince, Verney, Belhomme, Sem, Guy, Mlles Lanthelme, Jeanne Saulier, Diéterle, etc.

La cérémonie à été belle, mais le mariage ne tiendra pas. Ils divorcent en février 1912. Max qui prend les tords à sa charge doit désormais lui versé 800 francs mensuelle de pension.

1912 En janvier Max avait retrouvé Mistinguett pour danser «La Crapulette» sur la scène des Variétés dans la comédie de Paul Gavault : «Le bonheur sous la main.»

Puis il est de la création de « l’Habit Vert » au théâtre des Variétés.

Page 105 de son excellent livre : «Les Années Deslys» Jean-Jacques Sirkis nous apprend que Max aurais dansé en 1913 à l’Odéon avec la mythique Régine Flory. ( c’est possible, mais je n’en ai pas trouvé confirmation )

11 avril 1913 ( Le Figaro ) Max est à l’Olympia pour une opérette à grand spectacle : «Les Arcadiens» au coté de Morton, Randall, Davin, Miryal, Prés-fils, Mauville, Max Berger, etc… Mmes Angèle Gril, Saint-Bonnet, Ch. Matens, Mlle Davize et miss Julia James, les Grecian Maids, et les 16 Jackson Girls. L’ Orchestre est composé de 40 musiciens dirigé par Paul Letombe.

Jacques-Charles, raconte dans les mémoire de Max :

C’est la dernière fugue de Max, et j’en fut un peu responsable, car j’étais alors directeur de l’Olympia et des Folies Marigny. Emballé par la pièce qu’il avait vue à Londres, séduit par l’idée de travailler avec moi, qu’il appelait depuis longtemps son «frère Jacques», Max quitta les Variétés, non sans tambours, ni trompettes, car la presse fit un tintamarre de tous les diables autour de son départ et du procès que Samuel lui intenta.

Jamais spectacle ne fut monté avec autant de soin, autant d’amour, autant d’éclat. Aujourd’hui encore, Max déclare que jamais pièce ne bénéficia d’une pareille mise en scène. Tout le monde avaient confiance, tout le monde sentait le succès, et la veille de la première, Max surmené par les répétitions, par son double rôle écrasant d’acteur et de metteur en scène, perdit la voix de nouveau.

Il voulut paraître quand même, et souffrant le martyre il fit des efforts surhumains, pour pouvoir jouer le soir. Ce fut en vain, malgré son admirable articulation, on ne l’entendait pas au troisième rang de l’orchestre. C’était l’effondrement. Nous avions Max et moi un contrat de longue durée qui le garantissait en partie de la perte possible de son procès contre Samuel. Au bout de quinze jours, Max vint me trouver et me proposa de déchirer notre contrat, ce que je n’aurais jamais osé lui demander. Son geste me sauva de la ruine et de la faillite, car les frais des Arcadians étaient énormes. Ce trait de générosité dépeint Max Dearly mieux que tous les éloges.

Le Figaro du 13 mai 1913 : Max Dearly jouera ce soir pour la dernière fois dans les Arcadies dont la première série de représentations se termine aussi ce soir. Que tous les retardataires se hâtent d’applaudir le grand artiste dans son inoubliable création de Simplicitas.

11 septembre 1913. Il est à Nantes, dans le cadre des tournée Max Dearly pour une unique représentation : «Le coup de téléphone.» dans le plus grand succès de fou rire de l’année. C’est avec le chanteur Reschal et Jeanne Saint-Bonnet.

13 décembre 1913, création de «Mon Bébé» un succès américain adapté par Maurice Hennequin au Théâtre des Bouffes Parisiens avec Monna Delza.

le Figaro du lendemain :

Quand à la répétition générale de Mon Bébé, trois actes de miss Margaret Mayo, très adroitement adaptée par M. Maurice Hennequin, ce fut une cérémonie toute légère, toute papotante, toute élégante, qui commença, continua et se termina dans une atmosphère d’irrésistible gaieté. … M. Max Dearly a été l’âme burlesque et infiniment cocasse de ses trois actes. Mlle Monna Delza, sous l’aspect d’une sorte de jolie poupée anglaise made in Paris, a été avec une délicieuse gaminerie, une bien mignonne maman sans enfants.

Mme Jane Saint-Bonnet, Daubray-Joly, Frémaux, et Marcelle Barry, MM. Malloy et Reschal ont joué des rôles secondaires ou tenu de simples «silhouettes» à la plus grande satisfaction de tout le monde.

Le Rire du 27 décembre 19013 est aussi emballé :

«Mon Bébé» à brillamment et bruyamment triomphé parmi l’éclat des rires et le claquement des bravo ininterrompus. … L’acteur Rolland, plus connu sous le pseudonyme Max Dearly. Outre que ce nom garde à la pièce un coté très américain, Dearly, l’incomparable comique français, ne s’est jamais montré plus humainement et plus finement bouffon que dans le rôle de Jimmy Scott.

1914 «Mon Bébé» fait un tabac. Max signe avec Baret – le Napoléon des tournées – pour aller jouer la pièce hors de Paris. Il part avec la «Troupe Max Dearly» pour une série de représentations dans les grande villes européenne.

Après avoir jouer en Suisse, ils sont censé se rendre à Contrexéville, Ils doivent pour cela passer la frontière Suisse-Allemagne. Max s’y présente le 30 juillet à 6 heures du matin. Les douaniers Suisse le laissent passer, mais juste après, des douaniers «boches» surgissent, vindicatif. Max a juste le temps de rebrousser chemin. Sa voiture aurait été la première a se voir refuser l’entrée en territoire allemand.

Charles Baret témoigne dans «On fit aussi du Théâtre» en 1931 :

De cette randonnée, M. Max Dearly a gardé un souvenir particulièrement émotionnant, celui de la mobilisation dans de petits villages de la frontière où une douzaine d’hommes, parfois moins, écoutaient gravement la proclamation lue par le garde-champêtre. Chacun, raconte l’excellent comédien, rentrait chez lui sans mot dire et en ressortait bientôt avec une musette à l’épaule. Une poignée de mains aux voisins, et l’homme se mettait en route.

Ces départs silencieux et résolus vers l’inconnu de cette épouvantable guerre, m’on laissé, dit M. Max Dearly, une impression ineffaçable.

On l’en croira sans peine,

La grande guerre à commencée, et vas brusquement interrompre – momentanément – toutes les représentations théâtrale. Max n’en parle pas dans ses mémoires, mais le Petit Parisien du 18 novembre 1914 nous donne succinctement de ses nouvelles dans un article intitulé :

Ce que sont devenues les vedettes du caf’ conc’ :

Max Dearly et Morton ont traversé le channel : tous deux font actuellement la joie des Londoniens, car ils se donnent la réplique aux Ambassadeurs.

De retour à Paris, il joue ensuite Mercure dans une reprise d’ «Orphée aux enfers» d’ Hector Crémeux et Jacques Offenbach.

1916 Il joue «Kit, l’homme qui est resté chez lui» pour le théâtre, puis pour une version cinématographique, qu’il n’aime pas.

Max Dearly c’est un peu calmé. Cette homme à femme, a trouvé la perle rare.

Jeanne St. Bonnet 1889-1984.

Jouant à ses coté depuis plusieurs années, Jeanne Saint-Bonnet, est aussi une ravissante vedette de cinéma ( la soubrette de la série des «Bébé» de Louis Feuillade,)

En 1917 ils jouent ensemble en mai une reprise de «Le coup de téléphone.» et «Le Roi de l’air» au théâtre des Variétés. Ils se marient et vivent bourgeoisement.

A l’occasion, ils utilisent leur couple et son image glamour pour des publicités.

Max réalise un rêve de gosse et s’achète des chevaux de courses.

La chronique théâtrale du bimensuelle «Fantasio» s’intitule : La mare aux cabots. Elle est signée : Un cochon de payant, et n’est pas tendre avec les différentes productions parisiennes. Le 15 février 1918 :

Aux Variétés,… nous constatons que «Ohé ! Cupidon» fantaisie américaine adaptée et jouée par Max Dearly n’offre aucun intérêt. Peut être cela n’empèchera-t-il pas l’heureux directeur d’encaisser en la jouant de forte somme, comme cela lui est arrivé avec ses précédentes pièces anglaises, mais cela signifiera simplement que Max Dearly a un public nombreux et que c’est un veinard.

En février 1919. Jeanne Saint Bonnet vas jouer au Variétés, auprès de Polin dans «La folle escapade.» Une opérette écrite par Maurice de Marsan et Régis Gignoux, sur une musique d’ Oscar Crémeux.

12 avril 1919, C’est la première d’une pièce de Henry Kistemaeckers au Théâtre de Paris : «Le Roi des palaces». Max y joue le premier rôle au coté de Cassive et Gaston Dubosc.

Toujours 1919 Max signe la mise en scène de «Mon Bébé» aux théâtre des Bouffes Parisiens pour une reprise de la pièce de Maurice Hennequin. Cette fois il l’a joue avec Jeanne Saint-Bonnet.

On se souvient de Mon bébé qui était un vaudeville «blanc» Max Dearly lui gagna par son jeu un succès considérable. (Le Figaro du 21 janvier 1920.)

21 janvier 1920, le Figaro : Max est à la Gaité pour «La Belle Héléne» avec Marguerite Carré,Tirmont, Girier, Oudart et Denise Grey.

J. Valmy-Baysse a écrit sur Max dans le «J’ai Vu» du 15 janvier 1920 :

Fixé dans talent, consacré, acclamé, il continue à travailler : il lit des manuscrits et bien d’autres œuvres encore. Lorsqu’il joue en matinée, il dîne au théâtre, et entre les deux représentations s’offre quelques quarts d’heure de sommeil. Mais pendant les entr’actes, il lit encore… Et savez-vous quels ouvrages j’ai vus sur sa table un de ces derniers soirs ? «Histoire des Français», par Lavallée, «Cinq Mars», d’Alfred de Vigny, et «Paris-Sports».

Aux murs de sa loge vous verrez quelques-unes de ses admirations. Garrick d’abord, un Garrick triomphant, et aussi cet extraordinaire portrait du grand acteur anglais dans «Edouard III» que William Hogarth, son ami, peignit en 1746, un portrait de Frederick Lemaître, et quatre de ses exquises planches exécutées par le sieur Le Blond qui tenait boutique de graveur, rue Saint-Denys le-Jeune, à l’enseigne de la «Pomme de Pin», devant les filles pénitentes, et qui nous donnent les hautes silhouettes de Jaquemin Ladot, de Jodelet, de Guillot-Gorju, et de Gandolin, grands farceurs français du XVIIe siècle.

Vous y verrez encore un Saint-Guillaume, par Abel Faivre, des reproductions des plus belles œuvres de l’école anglaise, hier, Givrier y a accroché une amusante aquarelle où Lhéritier avait réuni la troupe de Palais-Royal, en 1858, et encore de prestes croquis de Sem, de René Bertrand… et des photographies… Avec toute mon admiration pour l’artiste et ma sincère sympathie pour le camarade. Une Lavalière:A l’incomparable artiste, à l’excellent camarade. Son amie, Magnier. A Max Dearly…

En 1921, Max vas faire un faux pas. Lui qui est depuis vingt ans l’acteur comique le plus applaudi de Paris, à une envie légitime, celle jouer un peu autre chose, de s’essayer à la tragédie.

Il vas jouer «Robert Macaire» à la Porte-Saint-Martin. Un grand rôle mythique qui révolutionnera le théâtre. Il fut incarné et créé en 1823 par Frédérik Lemaitre dans «L’Auberge des Adrets» sur le fameux boulevard du crime.

L’événement fit depuis couler beaucoup d’encre, et Maurice Landay vient d’en tirer un «drame burlesque et satirique».

L’histoire nous ai résumé par Georges Bourdon dans «Comoédia» du 5 novembre :

Comme la pièce est «satirique», l’auteur n’a pas craint d’aller un peu fort dans sa démonstration.

C’est ainsi qu’une quintette d’honnêtes bourgeois, fort bien considérés, n’arrivent pas à faire vivre une certaine «Société d’assurances contre le vol», qu’il ont fondée, ont soudain l’idée de placer à sa tête un bandit authentique, Robert Macaire, flanqué de son fidèle Bertrand, qui tous deux sortent de prison. Avec eux, en effet, la société ne tarde pas à prendre un merveilleux essor, leur procédé consistant à faire détrousser leurs propre abonnés et à leur restituer ensuite les objets ainsi dérobés, ce qui évite à la société la nécessité de payer les primes. Or il se trouve que les honnêtes bourgeois se découvrent infiniment plus fripouilles que le directeur, au point qu’ils vont jusqu’à faire de lui, pour soutenir leurs intérêt, un député, puis un garde des sceaux. Oui, l’on voit ce prodige : Robert Macaire ministre de la justice !…    D’ailleurs ils font si bien qu’ils écoeurent Robert Macaire lui-même, et que, dégoutté d’eux, de la justice et de la société, celui-ci leur brûle la politesse, et, en compagnie de Bertrand, reprend son légendaire costume et son bâton de trimardeur pour retourner sur la grand’ route, en quête de l’aventure pour laquelle il est fait. …

J’ai dit que M. Landay avait rencontré un interprète stupéfiant. Ici en effet, M. Max Dearly est quasi génial. il est inouï de fantaisie truculente et multiple, d’autorité et, pourquoi ne pas le dire, de puissance. Il montre même de la sensibilité, et de la plus délicatement mesurée, dans les deux courtes scènes qu’il a avec son fils, et qu’il a jouées avec une extrême finesse d’émotion.

Il a aussi du lyrisme. Il a de la grandeur. Enfin il a tout. Je pensait en l’écoutant, à Frederick Lemaitre, et je me demandais ce qu’il pouvait avoir à envier à ce grand, à cet ancien, à cet inconnaissable modèle. Avec M. Max Dearly, il faut désormais s’attendre à tout. Jamais encore, ce beau talent ne s’était donné avec une telle plénitude.

Son fidèle Bertrand a trouvé en M. Morton un interprète de la plus désopilante fantaisie. Tous deux forment un duo inoubliable.

Louis Verneuil vois les choses différemment dans «Rideau à neuf heures.» :

Max Dearly, le plus merveilleux des acteurs comiques, se réjouissait d’avoir mis la main sur le grandissime rôle de son répertoire lorsqu’il créa, à la Porte-Saint-Martin, en 1921, un Robert Macaire, de Maurice Landay, pompeux et mélodramatique, qui fut une catastrophe, et dans lequel il déçut ses plus fervents admirateurs, dont je suis.

Max vas faire oublié cette maladresse en jouant dans «L’école des Cocottes» avec Raimu, Therése Dorny, Spinelly et la jeune Arletty. Celle-ci s’en souvient dans le livre de Philippe Ariotti et Philippe de Comes : Quand j’ai vu que ce pouvait être ma situation, alors là, j’ai pris mon métier au sérieux et spécialement quand je suis allée jouer aux variétés où il y avait Raimu, Spinelly et Max Dearly et puis aussi Thérèse Dorny. là, ces grand acteur m’on fait voir que c’était un très grand métier. Spinelly avait surtout un charme fou de fantaisiste, avec un corps merveilleux, elle était danseuse, elle avait beaucoup de grâce. Elle chantait, mais comme moi, ce qui n’est pas une référence… Elle était à la fin de son aventure avec Raimu et ils jouaient avec amour. Raimu était déjà un très grand personnage, il était très émouvant dans l’école des cocottes. Et puis la fantaisie, tout, tout,… Pour moi, c’est le plus grand acteur, il y a Raimu et les autres. Je ne parle pas des fantaisistes comme Max Dearly qui était merveilleux, mais tout a fait différent… Il avait quelque chose de très poétique et puis rien que son nom est drôle, ça fait diable qui sort d’une boite… D’ailleurs, le trio était sensationnel.

Deux ans plus tard, dans le Figaro du 1 septembre 1923: Il n’y a plus grand chose à dire sur l’École des Cocottes, l’excellente comédie de MM: Armont et Gerbidon, que le Palais-Royal reprend ce soir, elle est devenue un classique, et pas à Paris seulement, où plus de 300 représentations n’ont pu épuiser son succès, mais aussi dans le monde où elle a été représentée à peu près dans toutes les langues.

L’interprétation elle aussi est classique. Tout Paris a applaudi M. Max Dearly, Mlle Jane Marnac et Mlle Thérese Dorny dans les rôles qu’ils ont joués aux Variétés, voici deux ans, d’incomparable manière. Quand au rôle de Labeaume qui demeure une des meilleures créations de M. Raimu, c’est M. Baron fils qui reprendra avec toute sa finesse et toute sa bonhomie. M. Duvallès, enfin, et M. Géo Leclerc compléteront cette remarquable distribution.

22 janvier 1923, dans le «Journal des débats politique et littéraires» : Palais Royal : La presse fut unanime a prédire dès sa première représentation la plus belle carrière à «La Merveilleuse Journée.» Ce merveilleux succès, triomphe du goût et de la mise en scène, est interprété à la perfection par le célèbre fantaisiste Max Dearly et toute la troupe du Palais-Royal.

Eloi Ouvrard, dans son deuxième livre ( Elle est toute nue.) écrit :

Parmi les légionnaires de la scène, nous voyons maintenant Max Dearly, le prince des comédiens, qui a failli un instant se lancer dans la politique (c’est ainsi que l’on commence… en figurant dans une municipalité,) mais il s’est arrêté à temps !

Je dirais à Max Dearly «Laissez la mairie à d’autres… les postulants ne manquent pas. Nous aurons toujours plus de maires… que de Max Dearly !»

Coquelin a fait construire la maison de retraite des artistes dramatiques, à Couilly-Pont-aux-Dames.

En 1911 Dranem inaugurais la fondation Riz-Orangis, une maison de retraite pour artistes déshérité.

Max Dearly tel qu’il apparait en 1923 dans « Le Fauteuille d’Alceste » une livre de caricature de Fred Bedoc.

A son tour, en 1923 Max Dearly fait dans le social avec la création du Gala de l’Union des Artistes. C’est un grand spectacle exceptionnel, qui existe encore. Joué annuellement, son but est caritatif, sa recette sert a aider les artistes dans le besoin.

En 1925, la mort brutale de Max Linder, anéantissait à jamais son projet de film sur «Le chasseur de chez Maxim’s» C’est bien dommage, car Max Linder voulait le faire jouer par Max Dearly.

En 1926 Max est à la création d’»Azais» de son ami Louis Verneuil

On peu lire dans «Le petit Parisien» du 6 avril 1926 :

M. Max Dearly, légèrement souffrant, a été remplacer hier, à la matinée, par M. Pierre Larquey, très chaleureusement applaudi par le public. M. Max Dearly a repris le soir même, avec son succès habituel, son rôle du baron Wurtz dans Azais. Max Dearly continuera de jouer Azais jusqu’à la fin des représentations.

Sa femme se porte bien, elle est au coté de Maurice Chevalier et d’Yvonne Vallée pour la revue de fin d’année 1926, du Casino de Paris, de Léon Voltera.

15 Mars 1928 Le Gaulois, littéraire et politique :

Jeanne Saint Bonnet joue sans son mari dans «Pom Pom.» à la Potinière, au coté de Suzanne Dehelly, Berval et d’Henri Laverne.

Max à 54 ans, et il commence à douloureusement sentir le poids des années. Il s’est dépensé sans compter, et avec le temps sa voix s’est fortement éraillée, il est bien loin le temps des acrobaties…

Heureusement, le cinéma vas bientôt se mettre à parler, ça tombe bien, Max à encore des choses à dire.

En été 1931 il est quand même d’une reprise d’ «Orphée aux enfers» que les frères Isola produise pour le théâtre Mogador.

Max doit en assurer la mise en scène et interpréter Jupiter.

Le 30 mai Henry Malherbe écrit dans le temps:

M. Max Dearly a été chargé de la nouvelle mise en scène d’Orphée aux enfers. En 1902 et en 1912, il avait participé aux reprises du joyeux chef-d’oeuvre d’Offenbach sur la scène des Variétés. Il était homme à consulter. Il a le style et, pour ainsi dire, le dépôt de la tradition de cet opéra-bouffe. Il n’a point agi comme M. Max Reinhardt, qui a donné une présentation moderne à la «Belle Hélène», qu’on joue sans interruption depuis deux ans à Berlin. Il a cultivé le genre fameux des Variétés. Il ne s’en est pas départi. Il s’est écarté de toute initiative et s’est tenu, avec des petites vivacités, à l’opinion reçue. Son procédé, où la fantaisie conventionnelle se joue, sera certainement justifié par un grand succès. Notre public n’est pas encore habitué aux hardiesses des mises en scène modernes.

Regrettons qu’à la répétition générale M. Max Dearly, souffrant, n’ait pu interpréter lui-même le rôle de Jupiter pour lequel il s’était désigné.

1932. André Arnyvelde a le privilège d’interviewer Max pour le miroir d’avril :

Ouf !… Le grand comédien, en robe de soie argent à ramages, les pieds chaussées de babouches de cuir rouge à fleur d’or, s’étire :

– Me voici en vacances ! Jusqu’en juin.

Il vient de finir de tourner «Coup de roulis».

– En vacances… C’est une façon de parler. Je vais pouvoir commencer à me donner tout entier à «Monsieur Jean».

«Monsieur Jean» n’est ni un film, ni une pièce de théâtre. C’est le favori de l’écurie de Max Dearly, c’est un Trois ans qui a déjà quelques beaux prix derrière lui et de grandes victoires en perspective. Sur les planches de la bibliothèque, adossés à Voltaire, à Dickens, à Corneille, voici vingt portraits de «Monsieur Jean». Un cheval noir, si élancé, si fin qu’on le dirait stylisé par un décorateur d’avant-garde.

L’écurie du propriétaire de «Monsieur Jean» est célèbre.

Je demande :

– Pourquoi êtes-vous aussi ce passionné de chevaux de course, cette notoriété du turf ?

Atavisme. Si loin que je remonte, mes ancêtres étaient «manadiers», éleveurs et meneurs de chevaux, en Camargue. Les manadiers sont les «cow-boys» français, et la Camargue est notre Texas. Enfant, j’allais aux courses avec mon père. Si je n’avais été comédien, j’aurais été entraîneur… ou jockey.

C’est tout naturellement que je pose cette question :

– Eh bien ! pourquoi, comment êtes-vous devenu comédien ?

– Cela a dû entrer insidieusement en moi, un jour où – j’avais cinq ans, nous habitions le 17e arrondissement – je m’arrêtai, béant, émerveillé, devant un homme-orchestre, à la fête des Batignolles. La gesticulation multiple, burlesque et musicale du saltimbanque produisit en moi une sourde envie d’être, moi aussi, «artiste», un jour. Cette envie devait ressurgir vers seize ans, quand j’entrai comme figurant au Vaudeville…

«Hum ! Attendez… Tâchons d’analyser ce qui a fait bifurquer le jockey possible vers l’acteur, et puis revenir l’acteur vers le cheval… Mon père m’emmenait aux courses, mais mon père me faisait, également, vivre dans une ambiance de bonne humeur, de jovialité, d’esprit – et d’art – qui a certainement influencé la tendance «acteur»… Mon père, qui était dans le commerce, avait des dons d’artiste : il était correspondant à Lyon de journaux parisiens, critique d’art, critique théâtral, critique musical… C’était le plus étonnant pince-sans-rire qu’on puisse concevoir. Avec une apparence tout à fait sérieuse, posée… Tenez, le voilà.»

Sur une des planches de la bibliothèque, la photographie d’un monsieur d’une soixantaine d’années ; belle barbe, lorgnon sévère, chaîne au gilet… Le père de Max Dearly – Monsieur Rolland – ressemble au sénateur Gaston Menier, à M. André Michelin…

– C’est extrêmement curieux… Vous allez voir, s’interrompt Max Dearly. Bien souvent, ma mère, mon frère, après m’avoir vu jouer, me disaient : «Tu as «des choses» de ton père, dans le geste, dans la voix…» Je ne m’en doutais pas le moins du monde. Bon. Voici que je tourne «Coups de roulis». Je fait un aspirant politicien. Je me grime une tête en songeant à mon père… Je prends sa barbe en caricature, les bords relevés, un lorgnon… Je tourne… Je me vois à l’écran… Quelle stupéfaction !… En me voyant, je revois mon père…Je retrouve certaine de ses attitudes, de ses tics… Et ce qui est impressionnant, c’est que je les avais accomplis sans y penser… notamment une façon d’avancer la main avant de parler, où je reconnais un :«Permettez… Laissez-moi vous dire…» familier à mon père, et qui m’a fait m’écrier, quand je l’ai vu sur l’écran : C’est le père Rolland…

– Atavisme inconscient… C’est plus qu’impressionnant, c’est troublant…

– Voilà le mot exact. Troublant, extrêmement troublant. Il en a été de même lorsque je me suis entendu pour la première fois au «parlant». Vous savez que beaucoup d’artistes de cabarets, de music-halls s’étaient fait une spécialité de m’imiter. Mon frère allait entendre mes imitateurs, me les signalait, plusieurs fois, j’allai les écouter à mon tour. «Tu es fou, disais-je à mon frère, jamais je n’ai parlé comme ça…» Ils avaient tous une voix de rogomme !… La première fois que je m’entendis au «parlant», nouvelle stupéfaction. J’avais compris que tous ces imitateurs avaient beaucoup de talent. C’étaient eux qui avait raison. C’était vrais que je parlais comme ça !

Max Dearly lève les bras, son visage est grave :

– Mon père dans mes gestes… Ma propre voix à mes oreilles… Le cinéma nous découvre un «dédoublement»… troublant, oui… infiniment troublant.

1932. En mai, sous la plume de C.-A. Gonnet :

Après la sortie de «Croquecigrole», beaucoup de gens que Max Dearly cependant avait bien amusés lors d’«Azais» éprouvèrent le besoin de partir en guerre contre ce grand comédien. «Il en fait trop, on ne voit que lui, ce personnage de Macarol est excessif et faux.» Telles étaient les moindres reproches qui voltigeaient aux lèvres des «spécialistes» (et Dieu sait si le cinéma en fourmille!)

En réalité, Max Dearly a transposé terriblement à l’écran sa virtuosité de la rampe, mais je ne vois point que ce qu’il fait y ait perdu. On peut disséquer l’artiste, lui imputer ceci, cela, faire le bilan de ses défauts, on n’en est pas moins contraint, presque aussitôt, de faire celui de ses qualités. Et ceci – de beaucoup – dépasse cela.

Que demande le public du cinéma ?

D’être diverti sans arrière-pensée. Les jeux du blanc et du noir ne sont pas faits pour quelques douzaines d’esthètes qui, du jour au lendemain et parce que les rejetaient les affaires sérieuses, se sont découverts une âme de critique.

Le cinéma s’adresse à la foule, il n’a la prétention (sauf les députés devant leurs micro) ni de les guider, ni de leur imposer une règle de vie quelconque. Alors dites-moi franchement, ne vous êtes-vous pas amusé à «Coquecigrole» ? Vous seriez directeur d’une salle de cinéma, vous refuseriez de présenter cette œuvre à votre public ? Que vous auriez tort ! Le Français moyen sort de là enchanté. Il a même eu la joie suprême de voir notre vieil ami Jacquet sous un jour des plus imprévu !

Max Dearly a une fantaisie, une assurance, un toupet, qui sont de grande race. Il se moque de tout le monde et de lui-même. Son comique n’est pas laborieux, il se rit de l’écran, des sunlights, des machinistes, du metteur en scène, il est là comme chez lui.

Et il n’est pas jusqu’à sa voix, cette voix célèbre qui sort de ses lèvres tordues par un rictus comique qui s’ajoute à sa silhouette vraiment impénétrable.

Le talent de ce super-comédien ?

Mais il s’affirme dans les moindres choses !

Dans cette courte création du «gorille», qui reproduit en trois traits la démarche, la manière de grimper sur une chaise, de tourner un bouton de porte, d’un vrai gorille, avec une vérité magnifique. Dans cette chute inattendue parmi les poupées figées du magasin de décors. Dans le ficelage du détective. Dans la sortie de l’armoire. Tout cela, c’est le metteur en scène certes. Mais si avisé, ingénieux, intelligent que puisse être André Berthomieu, ce n’aurait été rien sans Max Dearly.

Alors concluez. L’existence de «Coquecigrole» en elle-même est ridicule, enfantine, peu cinéma. Les autres interprètes sont gentils, avec tout ce que ce terme représente d’inachevé. Il reste Max Dearly. Animateur, meneur de jeux. Et qui n’a pas eu, dans un rôle difficile, la part aussi belle que l’on pourrait le supposer.

Qu’il s’agisse des détails de son interprétation, des détails de ses costumes, des ombres et reflets qui passent sur sa vieille face ravagée, le grand acteur est toujours égal à lui-même. Il mérite le respect parce qu’on le sent épris de son art poussant jusqu’aux limites de caricature pour mieux servir ce dieu du théâtre qui est en lui. Les créations de Max Dearly sont au fond des actes de foi, et elles n’empruntent rien à personne. Est-il plus bel éloge ?

Petit à petit, Max délaissera la scène au profit de l’écran.

Il ne retrouvera le public que bien plus tard. Le théâtre de l’A.B.C, qui fonctionnent en mode music-hall, a programmé Max en grande vedette, mais en deuxième partie.

«L’Auto-Vélo» du 7 novembre 1935:

La deuxième partie ne le cède en rien à la première: d’abord un petit acte qui aurait pu paraître un peu longuet mais qui, avec Max Dearly comme interprète, a semblé beaucoup trop court.

Autour de lui : Monique Rolland, Hélène Petit et Gaston Dupray se montrent les très amusants partenaires de cet artiste de grand talent aimé du public.

1944. Paul Derval publie ses «Mémoires du Directeur des Folies-Bergère», il nous y parle des étoiles qu’il a fréquenté, dont Max:

Comme Fernandel, comme Raimu, Max Dearly avait débuté à Marseille, au cirque. Il fut un admirable fantaisiste, une des gloires des Folies. C’est lui qui m’a vendu le petit hôtel particulier que j’habite encore et je me rappelle qu’il faillit alors me donner une pénible impression de lui.

Quelques jours après la vente, il était venu me trouver et, de cette voix éraillée qui n’appartenait qu’à lui, m’avait déclaré:

– Mon cher Derval, je vous ai vendu mon hôtel, mais j’ai oublié quelque chose et je vient le chercher!

– Quoi donc, Max?

– Un arrosoir, il est dans le fond du jardin.

Mais j’allai chercher l’arrosoir et au moment de le remettre à Max Dearly, je vis, peinte dessus, cette inscription:

«Ville de Paris

Théâtre Marigny.»

Cet arrosoir n’était même pas à lui, il l’avait chipé et je compris alors qu’il ne fallait pas croire à l’avarice, mais bien à l’un de ses souvenirs superstitieux pour lesquels Max Dearly se serait jeté au feu.

CINEMA

Avec le cinéma parlant, il trouvera une sorte de deuxième jeunesse, enchaînant les tournage avec des metteurs en scènes différent, parfois prestigieux, et eux même très flatté de filmer le désormais immense Max Dearly.

Sur les vingts film parlant qu’il ai tourné, il n’y en a que six ou sept qui soit visible, car sorti en DVD.

Madame Bovary.  (DVD Gaumont)De Jean Renoir.

Pour le roman de l’ennui, Renoir fait le film de l’ennui.

Max incarne Mr Homais, le pharmacien qui donne la réplique à Pierre Renoir et Pierre Larquey… ( Mais bon… Pierre qui roule n’a Max pas foule ! )

Les Misérables. (DVD Pathé) dans la somptueuse version de 1934, magnifiquement numérisée en 2012, est peut être celui où l’ on peu le mieux admirer son jeux et sa légendaire fantaisie. Il n’apparais que vers la fin, mais son interprétation de ce riche bourgeois solitaire est pleine de réjouissante truculence.

-Le dernier milliardaire. (DVD Gaumont) un film de René Clair datant de 1934.

C’est presque de la science fiction, cette histoire de principauté gouvernée par Maximilienne. Cela m’a fait penser à « Une riche nature » le roman de Dranem.

Si j’était patron. (DVD Lobster ) un film de Richard Poitier réalisé en 1934.

Un joyeux délire imaginé par Jacques Prévert, un film très sympathique où Max coach Fernand Gravey, dirigeant une usine et flirtant avec la sublime Mireille Balin.

A noté que le film contient des morceaux de l’estomaquant Anthony Gildès, jouant un farfelu actionnaire, qu’il interprète avec une touche de folie très personnel, préfigurant Darry Cowl et certain personnages d’Elie Semoun.

Un oiseaux rare. (DVD Lobster.)

C’est encore le jeune Prévert qui adapte et dialogue ce film de Richard Poitier. Max y retrouve Larquey, Gildès, Tissier, Charles Deschamps, Madeleine Guitty et surtout Pierre Brasseur. Tout ce beaux monde évolue dans le milieu aisé de publicitaires en vacançe de Neige, c’est retro et c’est charmant.

Il était neuf célibataires. (DVD Studio Canal.) Cette amusante farce, est pour Guitry l’occasion de réunir quelques uns des plus grand acteur comique de la belle époque. C’est une abracadabrante histoire de vieillards convolant avec de riches et excentriques étrangères, et aussi une vrais leçon de cabotinage. On peu regretter que la qualité du Dvd soit passablement faible, c’est à peine net, le son est mauvais, et il n’y a pas de sous-titres.

Bécassine. (DVD René Chateau.) Tout le monde s’agite autour de Becassine/Paulette Dubost, et Max, qui y joue un inventeur farfelu, il peine un peu a en placer une, entre Alice Tissot et Marguerite Deval, mais il arrive quand même à chanter, danser et chuter!

Le club des soupirants. (DVD Lobster.) Quand Max entame le tournage de son dernier films, Max a 66 ans. Il y joue néanmoins énergiquement un rôle qui semble créé pour lui : Le Prince Nirvanoff. Le dernier Don Juan du siècle ! Le professeur à monocle de ce Club des soupirants, où s’illustre une pléiade d’acteur de choix : le loufoque Saturnin Fabre y est au meilleur de sa forme, La toujours sublime Colette Darfeuil joue sa femme, Orbal leur majordome, il y a aussi Marcel Vallée, et surtout Fernandel qui pousse la ritournelle, tandis qu’Andrex et Louise Carletti jouent au Tourtereaux. Ce film a beau avoir été écrit par Marcel Aymée, et réalisé par Maurice Gleize, il n’en demeure pas moins un «Film De Fernandel», avec certains passages anthologiques, une joyeuse pantalonnade mi-chantante de la Continental Films.

GUERRE ET MORT

Février 1941, Max est à Nice, il écrit à son vieil ami Fernand Rivers :

«… Je vous demande un grand service… envoyez-moi quelques gousses d’ail, ici, c’est un rêve de poète pour en trouver une… ma salade intermittente reste pour moi sans charmes dépourvue de chapon, excusez l’audace de cette demande, et réjouissons-nous qu’on ne vende pas encore les petits pois à la pièce…»

En 1942, Dans un Paris occupé, Max tombe malade et se fait diagnostiqué une tuberculose. Il refuse de se faire opérer, et souffre en silence. Sa femme Jeanne Saint Bonnet est à son chevet, mais rien n’y fait.

Le 2 juin 1943 Max Dearly meurt discrètement à Neuilly-sur-Seine.

Son enterrement se déroule en petit comité, personne ne prendra la parole.

Il repose au cimetière de Montparnasse.

Le projet de statue – initié avec le livre de ses mémoires en 1945 – ne s’est malheureusement jamais concrétisé.

1943. Le 23 juin, Jean Barreyre écrivit dans «Candide» :

Max Dearly, le menton bleu, le teint grisâtre, l’oeil vif sous la paupière un peu lourde, le visage marqué géographiquement de rides qui soulignaient toutes ses expressions, le sourcil épais, droit dans un manteau de bonne coupe, d’homme de cheval, quitta mélancoliquement la côte pour Paris. Pressentait-il qu’il n’y reviendrait plus ? Cet artiste acrobatique, le plus gesticulant, le plus grand du moment, le plus complet, gardait toujours une réserve, ne s’épanchait pas, ne se plaignait pas non plus, bien qu’une pénible maladie d’origine tuberculeuse le tînt à la gorge, et tentât d’étrangler définitivement sa voix étouffée. …

L’imagination d’acteur de Max Dearly était si grande qu’il faisait l’admiration des metteurs en scène. Tournant un rôle d’homme ivre avec Fernand Gravey, ils durent comme il convient, par prudence, recommencer trois fois la même scène.

– Chaque fois, disait Gravey, Max trouvait un gag nouveau, des gestes plus curieux. C’était éblouissant ! Il se renouvelait complètement dans une scène de trois minutes.

Max Dearly fut le premier acteur qui sollicita son admission comme propriétaire de courses. Il fut admis dans cette compagnie non sans difficultés. Ces messieurs n’eussent point voulu d’un acteur parmi eux. Il n’aimaient que les comédiennes. Pourtant aucun règlement ne s’opposait à la rentrée d’un homme, quelle que fût sa profession, qui gagnait assez d’argent pour se payer des chevaux de courses. On avait accepté, oubliant le passé, des dames de petite vertu qui s’étaient rangées des voitures. Mais on ne voulût point que la gloire d’un cheval servit à la célébrité de son propriétaire et ajoutât à sa publicité. Aux courses, Max Dearly redevint M. Lucien-Max Rolland, ce qui l’étonna toujours un peu.

FILMOGRAPHIE

1908 «Sam Bottler» de Calamettes ( jamais sorti )

1908 «La main»

1908 «L’empreinte » ou «La main rouge» de Burguet ( avec Mistinguett )

1910 «Carmen» de Calamettes

1916 «Kit, l’homme qui est resté chez lui»

1919 «Le dieu du hasard» de Pouctal ( apparition )

1925 «J’ai une idée»

1931 «Azais» de René Hervil

1931 «Coquecigrole» de Berthomieu

1932 «Coups de roulis» de Jean de La Cour

1932 «L’amour et la veine» de Monty Banks

1933 «Madame Bovary» de Jean Renoir

1934 «Les Misérables» de Raymond Bernard

1934 «Arlette et ses papas» d’ Henry Roussel

1934 «Le dernier Milliardaire» de René Clair

1934 «Si j’étais patron» de Richard Pottier

1935 «L’oiseau rare» de Richard Pottier

1935 «Paris Camargue» de Jack Forrester

1935 «La vie Parisienne» de Robert Siodmak

1936 «La reine des resquilleuses» de Max Glass et Marco Gastyne

1937 «Claudine à l’école» de Serge de Poligny

1938 «Le Coeur ébloui» de Jean Vallée

1938 «Le train pour Venise» de Berthomieu

1939 «Le grand Élan» de Christian-Jaque

1939 «Ils était neuf célibataires» de Sacha Guitry

1940 «Bécassine» de Pierre Caron

1941 «Le Club des soupirants» de Maurice Gleize

REFERENCE

* : Max Dearly «MÉMOIRES. Souvenirs des temps heureux.» recueillis par Jacques-Charles 1945

**J’ai Vu. 237 Mes souvenirs. Trente cinq ans de théâtre par Max Dearly 15 janvier 1920

«Elle est toute nue ! La vérité sur la vie des coulisses.» 1929 Eloi Ouvrard.

«On fit aussi du Théâtre.» 1931 Charles Baret

«Ma route et mes chansons» 1950 Maurice Chevalier

«Cent ans de Music Hall.» 1956 Jacques-Charles

«Rideau à neuf heures.» 1945 autobiographie par Louis Verneuil.

«Toute ma vie.» 1954 autobiographie par Mistinguett.

Dictionnaire des acteurs du cinéma muet. 2011 Jacques Richard

Hommage posthume à Max Dearly. (Site internet.) par Léo Marchès.

Encyclopédie multimédia de la comédie musicale théâtrale en France. (Site internet.) par Jacques Gana.

Du temps des cerises et feuilles mortes. (Site internet.)

Paris qui chante

Le Figaro

Comoedia

Gallica

Wikipédia

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One thought on “Max Dearly

  1. Un gros travail, beaucoup de matière, superbes illustrations et en nombres BRAVO Riond
    Je préfère le défilement sur mon I-Phone que depuis mon PC ou je trouve la mise en page décalée à gauche
    Je te rassure je n’ai pas tout lu mais survolé pour te donner un 1er avis à chaud sans plus de réflexion.

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